D’une gare à l’autre

Le regard hagard dans le froid matinal, nous avons débarqué à la gare de Wihr-au-Val sans crier gare, puisque nous l’avions devant nous. Certains sont venus en train, d’autres ont garé leur voiture, et gare aux retardataires pour ce parcours mené sans nous égarer. La rando au profil parfait, on monte, on profite d’un sentier en balcon et on redescend.

Quittant le fond plat de l’entrée de la Vallée de Munster, nous grimpâmes de manière continue au sommet du Staufen, nouveau venu dans notre palmarès, à 899 mètres d’altitude. Nous le conquîmes à la force de nos mollets et nous nous retrouvâmes en extase devant la vue sur les sommets. Je sais, j’ai ma période passé simple, vous tracassez pas, ça passera, mais pour le moment, je trouve ça élégant. Je dirais même que nous nous pâmâmes devant le Petit Ballon. Eh tout de même, ce verbe-là vous le lirez rarement conjugué comme ça, avouez ! Puis, alors que le groupe jouissait à l’unisson (du point de vue, évidemment ! Faut toujours être précis, ici), le signal nous fût donné du changement de cap vers le nord, sur un chemin de crête. En vrais randonneurs aguerris, on s’est enfilés nos casse… pardon, nous déjeunâmes à côté de l’abri du Staufen, sur des bancs, baignés de soleil.

Nous consacrîmes… ça fait mal aux oreilles, ça. Vérification faite : nous consacrâmes (pas beaucoup plus joli) l’après-midi à cheminer là-haut en guettant la Forêt-Noire qui se cachait (mystérieuse dans la brume magique, aurait ajouté un autrice plus poète que moi), pour arriver d’abord au Hohlandsbourg, puis au Pflixbourg (qui se prononce mieux en accompagnement d’un éternuement printanier), dont subsiste la muraille d’enceinte et la tour. Construit vers 1220, il est abandonné deux siècles plus tard avant d’être redécouvert au 19ème siècle romantique et, finalement, être inscrit aux Monuments Historiques en 1968. Et c’est en 2023 que moi, Karina-Iris, y ai dérapé sur une touffe d’herbe.

Retour à la gare mais pas la même ! Eh non ce n’était pas une boucle. Donc voilà Walbach pour le train du retour, ou encore la voiture laissée là pour retrouver le parking de départ. Côté logistique, nous assurûmes ! Ou assurâmes, je ne sais jamais quel est le bon. Bref, on a grave assumé. On peut résumer la journée en quelques mots : atmosphère pré-printanière, oiseaux déjà en chaleur vus leurs gazouillis, lumière hivernale et contre-jours délicieux, et constat qu’aller de gare en gare n’est pas ringard !

Karina-Iris

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