Ce matin, à peine sortie du bureau de vote, où d’ailleurs je ne comprends jamais quel bulletin il faut mettre dans l’enveloppe (alors j’ai mis mon nom), j’ai foncé toutes affaires cessantes ou, si tu préfères, illico presto, vers Wasserbourg. Aujourd’hui, le patelin portait bien son nom : le bourg de l’eau vu qu’il y en avait partout ! Dans l’air, dans le ciel, dans la terre, et même dans les rivières !
Et qu’apprends-je ? Hein ? On ne fait pas le Grand Ballon, on ne fait pas le Moyen Ballon, on fait le Petit Ballon, mais on va grimper comme des dingues pour atteindre 1272 mètres. Le Mini Ballon j’aurais pris aussi mais bon, j’ai pris mon courage et mes bâtons à deux mains et je m’suis lancée dans la grande montée au Petit Ballon.
Là où je fus heureuse de la météo malheureuse, c’est quand l’animateur a émis le début de l’ébauche de l’idée qu’on pourrait remplacer le pique-nique par un déjeuner en ferme-auberge, au Strohberg. Là tu vois, mon canard, j’étais un peu partagée. Je t’explique : envie de me remplir le cimetière à poulets dans une ferme-auberge mais faire ma fière en clamant que je crains pas le froid. Apprécier le confort et les affaires qui sèchent, mais faire l’aventurière qui sèche toute seule (surtout sur les questions difficiles). Reposer ma croupe fatiguée sur un siège sec, mais en même tem… pardon, mais parallèlement m’engager le croupion sur une souche aléatoire. Déguster un café bien chaud, et cependant déclamer à qui veut l’entendre (et aux autres aussi) que rien que poser séant sur un névé, je le fais fondre pour obtenir de l’eau pure.
Là-haut, la Vierge du Petit Ballon avait décidé de se draper dans une brume mystérieuse qui, tout en nous privant de la vue, nous faisant par là réfléchir à notre dépendance aux éléments, nous permit de voir apparaître des créatures fantastiques, aussi bovines que brunes. Eh, pas beau, cette description ? Sérieux, y’a rien et d’un coup t’entends un glop-glop, tu distingues un bruit de sabots dans l’herbe mouillée, et tu vois apparaître un troupeau comme dans « Danse avec les loups » qu’était avec des bisons et que je me suis endormie avant la fin parce que j’avais fêté la veille l’anniversaire de mon frère Kévinou-Gérard qui s’est pris la cuit… OK je dérive, je t’en reviens donc à nos mignonnes vaches brunes. C’était joli, après « Gorilles dans la brume », voici « Bovins dans le crachin » !
Tu pensais qu’on avait tout vu ? Eh non, mon mignon ! Y’avait aussi le fameux champignon, celui qui soi-disant sent mauvais et qui en plus affiche la forme d’un organe qu’on aurait légèrement circonscrit… ou ratiboisé, ou je sais pas mais fais un effort quand même ! Regarde la photo et t’auras la même idée que moi ! Ou non ? Fais pas ta sainte-tinouche, tu as pensé à la même chose, eh oh, tu me la fais pas à moi. Donc on est d’accord ? Le satyre puant, je sais pas mais il ressemble quand même à ça, non ? Chaque fois que j’en vois un, je me sens transportée. Véhiculée. Déplacée. Et j’essaie pourtant de ne pas paraître déplacée dans cet article !
Karina-Iris, avec les photos de Dominique















































