Départ de Celles-sur-Plaine avec aussi une pensée pour celles qui ne sont pas sur Plaine. Et pour ceux qui ne sont pas sur Plaine, puisque Ceux-sur-Plaine n’existe pas. Je trouve pas ça très juste.
Aujourd’hui, nous décrouvrîmes toute une série de petites Vierges fixées dans des chapelottes sur des arbres. Tradition locale depuis le 6ème siècle. En effet, il s’agissait à l’époque de convertir les païens au christianisme. Lesdits païens vénérant les arbres , le fufute pape Grégoire 1er a eu l’idée lumineuse de coller des Vierges sur les arbres et ni vu, ni connu, voilà nos païens qui déposent des offrandes au pied des arbres et donc des Vierges ! Convertis sans s’en rendre compte, ou presque. Franchement j’y aurais pas pensé ! Bravo Greg.
Un peu comme si moi, qui adore le vin rouge, on me filait une bouteille d’eau avec une étiquette de Bordeaux dessus pour me faire croire que je bois du pinard… Là remarque, il faudrait toute une armée de papes pour me convaincre.
Le temps de voyager justement un peu dans le temps, et nous voilà déjà en 14/18 en plein sur la frontière de l’époque entre la France et l’Empire Allemand. Les allemands avaient compris tout l’intérêt stratégique d’occuper les rochers au-dessus de la Plaine, comme la Pierre-Piquée, le Pain-de-Sucre et le Coquin. Voyant qu’ils pouvaient contrôler le passage des avions de guerre (les vieux trucs à hélice, on est en 1914…), ils ont bétonné les rochers, construit, creusé, et en ont fait des forteresses imprenables. D’ailleurs elles n’ont jamais été prises, sans doute parce qu’on est au pays des Vierges en chapelottes. Non seulement les guetteurs s’amusaient à mitrailler les coucous pétaradants, mais en plus ils avaient le temps de prévenir la plaine d’Alsace de leur arrivée.
Aujourd’hui, les arbres ont repoussé, certains les vénèrent de nouveau en les enlaçant… tiens, à propos, nous croisâmes aussi un hêtre amoureux d’un sapin, l’enlaçant tendrement, soudé à lui dans un destin commun qui, s’il ne saurait être éternel, apparaît du moins comme passionnel. Hm, jolie celle-là, elle m’est venue d’un coup.
C’était riche comme journée, j’ai appris un tas de trucs et je ne peux pas tout te raconter. Ben oui, fallait venir, tiens, ça m’éviterait de chaque fois devoir écrire ce qu’on a fait de la journée !
Karina-Iris










































