Autour des Trois Lacs

Mesdames et Messieurs, la compagnie Part’Air, notre pilote Mr Tour et moi-même vous souhaitons la bienvenue à bord de ce Quechua 43 à destination de là où on pourra aller par ce temps.

Oui j’ai autrefois fait un stage d’hôtesse de l’air mais ils m’ont pas pris, enfin le directeur de la compagnie du moins ;  d’une part on me reprochait de passer trop de temps dans les toilettes avec Gustav, le steward suédois, style viking barbu blond yeux bleus, et d’autre part parce que je ne passais pas dans les allées des avions, ni de face ni de profil alors pousser le chariot à bouffe, nix possible. Et que de surcroît (eh, joli, non ?) j’arrivais pas à servir l’apéro jusqu’aux dernières rangées vu que j’adorais siffler les mignonnettes en cours de route. Il faut dire que c’est plein de tentations, un chariot d’apéritif dans un avion et… Comment ? Tu dis ? De toute manière j’aurais pu servir que dans un A380 ou un B747 parce deux réacteurs ne suffiraient pas ? Goujat ! A propos je sais pas si tu as remarqué mais les avions, c’est comme les notices des médicaments, c’est de plus en plus petit.

Alors les capes de pluie se trouvent dans votre sac à dos et se mettent comme ça, t’enfiles les manches, tu t’énerves parce que ça vole dans le vent, tu serres l’élastique et en même temps les fesses en espérant que ça tienne. Les sacs-à-dos doivent être rangés sur votre dos pendant toute la durée du vol. Ils s’attachent comme ça, clic, et se détachent comme ça, clac.

En cas d’averse soudaine, des trombes d’eau te tomberont automatiquement sur la margoulette alors attention à être bien mouillé toi-même avant de voir s’il faut mouiller quelqu’un d’autre.

Donc, le commandant Tour et moi sommes very happy de vous welcomer à bord de ce Quechua 43 pour le Col du Calvaire. Pour vous servir, je suis aidé de mes collègues Jamie, Christophe, Dominique, Pascal, Daniel, Philippe, Anthony, David et Frenchie qui feront tout pour vous rendre ce voyage agréable. Enfin dans certaines limites, faut pas rêver non plus, mon canard !

Les grenouilles de la météo nous annoncent quelques turbulences sur la crête du Gazon du Faing, à une altitude de 1300 mètres, puis le vol sera tranquille jusqu’au Lac du Forlet. La ferme-auberge vous proposera un large choix de cafés, tartes aux myrtilles ou autres calories.

Après ce dépaysement qui ne sera pas sans évoquer les landes bretonnes où quand il y a pas de brouillard c’est qu’il pleut, nous retrouverons un paysage typique des Hautes Vosges, datant de l’époque glaciaire. Et là vous remarquerez que le Lac Blanc est situé à 1050 mètres, cent mètres plus haut que le Lac Noir, 935 mètres. Pourquoi ? Eh bien j’en ai aucune idée mais entre 1934 et 2002, une conduite amenait l’eau du Blanc dans le Noir et ça produisait de l’électricité. Puis en heures creuses, on repompait l’eau du Noir dans le Blanc. Eh, pas ingénieux, ça ? La centrale du Lac Noir a été dynamitée en 2014 et aujourd’hui, une association défend le projet d’en reconstruire une car elle produirait autant d’électricité que 18 éoliennes !

Bon là côté culturel, t’es servi, je dirais. Alors attends, je remonte dans mon Quechua 43 et les marches sont hautes ! M’dames et Messieurs nous venons de passer les lacs et nous préparons pour l’atterrissage au Col du Calvaire à 1144 mètres. La météo étant stable, on devrait se poser sans trop de mal à l’Auberge des Crêtes pour un pot avant de se quitter.

Le Commandant et son équipage, sans oublier le pilote automatique, vous remercient d’avoir choisi Part’Air et espèrent vous revoir bientôt !

Karina-Iris

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