Des Trois Epis à Labaroche

Le 3 mai 1491, la Vierge tenant trois épis dans une main, est apparue à un forgeron d’Orbey. Il n’en fallait pas plus pour que soit construite une chapelle et que le patelin devienne Trois Epis. Sinon on l’aurait appelé Weizenwihr peut-être ? Qu’est-ce qu’on aurait construit si Sainte Karina Iris était apparue au forgeron ? Une distillerie ou une brasserie, je suppose. Et le bled, on l’aurait appelé Trois Bouteilles !

Labaroche ? Ben… Issy-les-Moulineaux ! OK elle est pas fameuse celle-là, alors d’où vient ce nom ? Du Welche « Lè Barauwtch » d’après le panneau explicatif. A priori ça aurait un rapport avec paroisse ou basilique, ce qui m’étonnerait pas vu le nombre de chapelles et de calvaires dans le coin. Et tu sais que c’est un bout d’Alsace où on n’a jamais parlé l’Alsacien ?

Donc nous quittâmes les Trois Epis par un soleil radieux et nous folâtrâmes à travers prés et forêts pour rejoindre Labaroche Eglise et son église Saint-Michel, avant de monter vers Labaroche tout court au-dessus de la Basse Baroche… Nous tentâmes de ne point nous démonter le cervelet avec ces roches et admirâmes la sobre chapelle Saint-Wandrille à Labaroche, avant de passer devant l’étrange église Saint-Joseph, sorte de bunker (d’ailleurs elle a été financée avec les dommages de guerre) érigé sur un truc déjà existant…

Aux Vieux Champs (Oldfield en Anglais, ça y est j’en vois des cloches tubulaires… ben cherche un peu !), on a vu une sorte de drôle d’oiseau dans le ciel, une œuvre d’art nuageuse, je te laisse découvrir. Puis aujourd’hui, c’étaient aussi les premières grandes siestes de la saison, j’ai ramené des preuves !

Au bout d’un moment, moi je me disais, chouette, on a pas de ruine à se farcir aujourd’hui. Macaque ! Quand on a … Macache ? Bon ça ressemble. Arrête de me reprendre chaque fois que j’tente un mot savant. C’est vexant à la fin ! Je fais avec la culture que j’ai, j’ai pas un Larousse dans la tête, tu piges, mon P’tit Robert ?

Et voilà, je sais plus où j’en étais… Ah oui, quand on a commencé à grimper dans la forêt, j’ai eu un doute. Quand j’ai vu un bout de caillasse, j’avais plus de doute. Et quand j’ai vu la chose apparaître dans la clairière, je me rappelais plus avoir eu un doute. La fatigue, sans doute. Bref, la ruine du Hohnack. Au moins j’ai profité de la vue sur la Forêt-Noire qui, encore une fois, est bleue ; sur le Kaiserstuhl, sur la plaine d’Alsace, sur Colmar et tout le nord du Haut-Rhin qui, comme tu sais, se trouve au sud du sud du Bas-Rhin.

Côté bestioles, c’est la première fois que je croisais des chèvres angoras. Toutes mignonnes et bêlantes mais pas plus comestibles pour autant. Tout comme les lézards qui me filaient entre les jambes au Hohnack ; j’en ai poussé des hurlements qui ont fait se déchirer les nuages et tomber la pluie au moment où on rejoignait les voitures. Ces cris surréalistes, Mamie Biscotte, la doyenne des Trois Epis, en a perdu son sonotone qui est tombé dans la soupe de Papi Yotte, se connectant ainsi à son dentier qui s’est mis en mode automatique pour grignoter le câble de la lampe à pied et faire ainsi sauter le transfo du village, occasionnant par là un déséquilibre fondamental du réseau électrique au point de réactiver Fessenheim qui a envoyé dans les airs un bloc de béton que Vladimir a confondu avec un missile… Réveille-toi ma grande, tu t’es encore endormie sur ton clavier. T’as azerty à l’envers sur le front !

Bref, foutus lézards que tu peux même pas les choper sinon il te reste que la queue entre les doigts et, te connaissant, je n’entrerai pas dans cette discussion !

Karina-Iris

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