La Strasbourgeoise (Octobre Rose)

Si les Ricains n’étaient pas là, on n’aurait ni fast-food ni chewing-gum. Mais parfois, ils nous envoient des trucs bien comme des films sur les dinos, ou Evelyn Lauder. Parce qu’en 1985, on a eu le premier octobre rose comme mois de la sensibilisation au cancer du sein. Début des années 1990 avec l’Evelyn en question, ça devient une suite d’animations et en 1994, cinquante ans après d’autres héros américains, ça débarque en France.

Allez un peu de pub, on le doit au Groupe Estée Lauder et au magazine Marie-Claire. Perso je le lis jamais, ça me colle des complexes non mais attends, pas une moche dans le lot, rien, que des canons ! Ah mince, désolée, je m’égare…

En 2010, le raz-de-marée (pas besoin d’un mot japonais pour ça) noie les rues de Strasbourg pour la première fois et moi je remercie l’ACSE, l’Office des Sports et la Ville pour tout ça. Ben oui mon canard, ça se fait pas comme ça en claquant des doigts. Cette année, parmi les 12.600 participant(e)s dans divers domaines sportifs, j’étais là pour la marche de cinq kilomètres à travers la ville.
Et tu sais quoi ? Une pensée hautement philosophique me pénétra soudain sans crier gare, rail, quai, ou quoi que ce soit de ferroviaire. Eh ben je me dis que d’un drame absolu, le cancer, pour arriver à le nommer, pour le combattre, récolter des moyens, et en faire guérir de plus en plus de gens, on a fait une immense fête. Comme si on disait merde à la maladie, comme si on l’envoyait dans les poubelles de la génétique parce qu’un jour on s’en débarrassera.

Alors on a vu des bébés en rose sur les épaules des parents ou en poussette, des messieurs un peu ronds en tutu rose, des femmes déguisées en flamants roses ou en licornes, un vieux rocker jouant de la guitare électrique sur son balcon au passage du long cortège, des gens qui ne se connaissent pas dansant ensemble un parfait madison, une mamie en rose saluant depuis une terrasse de sa maison de retraite, des chiens avec un collier rose, des tissus roses pendant aux fenêtres, des orchestres de tous styles ici et là sur le parcours, des bénévoles sécurisant le parcours, une police souriante, des pompiers qui toujours autant me font fondre…

Le tram du matin qui se remplit de rose et, image magique à une station : des personnes très âgées de l’ehpad Niederbourg d’Illkirch, en fauteuil roulant et tout habillées en rose, avec perruques et lunettes roses, aidées par le personnel… habillé en rose ; prêtes à parcourir les cinq kilomètres de la marche ! Image inoubliable…

Puis cette année, sept membres d’Alsarando étaient du défilé, dont une grande alsacienne devenue star du jour (c’est simple : j’étais jalouse…), photographiée par et avec des centaines de personnes, et déclenchant une danse à chaque note de musique qui traînait.

Voilà mon canard, tu sais tout, alors viens l’an prochain pour une grosse rigolade, parce que moi j’espère juste que cette chose que je ne vais pas nommer une fois de plus, me tombe pas sur le coin de la figure un de ces matins. Et on précise qu’évidemment, l‘immense majorité des personnes qui figurent sur ces photos n’ont aucun rapport avec notre association, photos dans la rue obligent.

Karina-Iris

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