De Schirmeck au Donon

« A nous de vous faire préférer le train », qu’ils disaient à la SNCF. Nous avons tout prévu pour utiliser les transports en commun, aménagé le parcours et l’heure de départ de la rando depuis la gare de Schirmeck, et hop, pas de train ce matin ! Bref, « à eux de nous faire préférer la voiture » ! Peut-être que s’il y avait plus de trains et qu’ils étaient plus fiables, on le prendrait et ce serait plus écologique ? Enfin bon, nous voilà malgré tout partis à l’assaut du Grand Donon.

Une montée tout en douceur, et voilà déjà le Col entre les deux Donon (ils se sont pas foulés, pour le nom) et les premières vues sur les Vosges, le Climont, la Chatte Pendue (rien à voir avec un félin dépressif), et les hauteurs du Rocher de Mutzig. Et là, grimpette sur le Grand Donon, à 1009 mètres d’altitude. Les soldats de la Première Guerre Mondiale nous avaient aménagé un coin pour le casse-croûte avec même un jeu de marelle gravé dans le grès et que, depuis plus d’un siècle, des milliers de fessiers fatigués n’ont pas réussi à effacer.

Qu’apprenons-nous là-haut ? Que Victor Hugo lui-même fut conçu au sommet du Donon le V Floreal an IX. Soit en langage normal le 25 avril 1801. Et en effet, notre Victor national est né neuf mois plus tard ! Cela dit, est-ce que moi je demanderais que soit gravée sur la vielle R6 parentale la date à laquelle j’y fut mise en chantier ? Eh non, ça ne me viendrait pas à l’idée !

Attention envolée lyrique : dans le vent frais balayant la plateforme sommitale, nous posâmes pour une photo dans cet environnement gréseux et dénudé, sublimé par une lumière davantage surnaturelle que printanière, les nuages bas rappelant à nos esprits vagabonds que les éléments pouvaient se déchaîner sur un claquement de doigts des dieux hébergés ici.

Oui, on en a vénéré plein par ici, depuis les Romains et les Celtes, et même avant, puisque le site était habité depuis le Néolithique, soit un paquet de milliers d’années avant notre passage. Tout ça pour dire qu’on n’était pas à l’abri d’une rincée. Il s’agit aussi d’un lieu énergétique, donc si vous y voyez des gens enlacer amoureusement des rochers, n’appelez pas les secours, laissez-les juste recharger leurs batteries.

Au Col du Donon (pourquoi aurait-on cherché un nom plus compliqué ?), pour narguer celles et ceux qui ne sont pas venus aujourd’hui, nous avons pris un café-tarte. C’est vrai qu’à lire, c’est moins classe que Kaffee-Kuchen, mais c’est très bon aussi, avec la tarte aux myrtilles faite maison. Les différentes formes d’énergie ainsi accumulées nous ont donné l’élan pour redescendre vers Schirmeck et comme il se doit, après y a voir tant échappé, nous avons enfin été trempés par l’averse quelques minutes avant de retrouver les voitures !

Karina-Iris

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