De Schiltach au Schenkenburg

Si j’avais écouté l’andouille qui se trémousse devant la carte de France pour annoncer qu’il devait pleuvoir ce dimanche, je ne serais pas partie. Mais j’ai mon caractère, j’suis allée me promener à Schiltach. Si j’avais écouté cette limace surexcitée par les cumulonimbus, je n’aurais pas pu constater qu’il n’est pas tombé une goutte !

Je n’aurais pas lacé mes chaussures de rando pour suivre la Kinzig jusqu’au château de la Schenkenburg. Enfin château, je m’entends hein. Construit au 13ème siècle par la famille Schenken von Zell, donc des locaux, il a été détruit au 16ème par le Comte von Fürstenberg. Pour une fois que c’est pas notre roi soi-disant soleil qu’a tout cassé… Je me suis donc farci un bout du donjon et ses épais murs… Tu dis ? Non, le donjon c’est la tour la plus importante d’un château-fort, voilà. Oui je sais, dans ton esprit obsédé c’est aussi un… Mais on n’est pas dans un film po… enfin libidineux, réfléchis !

Non on est en randonnée et justement c’est à partir du Schenkenburg que ça a commencé à se corser. Si j’avais écouté l’autre niaiseuse devant sa carte, je me serais pas lancée dans cette longue montée à me dire que finalement, j’aurais dû l’écouter.

Mais comme d’habitude, aucun regret, c’était trop beau ! Forêts, prés, et un déjeuner tout en-haut avant de commencer… à descendre. Oui on allait tout de même pas se faire livrer les voitures en-haut, on n’est pas masos non plus (non, n’essaie même pas de me reparler du donjon !).

Et là, au cours d’une bucolique promenade forestière, quelques sentiers moussus plus tard, me voilà débarquant à Schiltach d’un pas alerte. Si j’avais écouté l’autre nigaude et ses risques de pluie, je n’aurais pas découvert Schiltach, ce surprenant village. Des colombages j’en avais déjà vus, mais des comme ça, jamais. Ces maisons de bois tout en hauteur sont uniques, juste au bord de la Kinzig, ça réveillait la touriste qui sommeille en moi. Une très belle découverte bien que je n’aie pas pu sortir mon parapluie.

Achtung culture : ce sont les troncs de sapins locaux qui servirent à construire les navires néerlandais partis commercer dans le monde ! Même certaines maisons d’Amsterdam sont construite en bois de la Vallée de la Kinzig !
Si j’avais écouté cette sotte qui se pavane devant une carte, je n’aurais pas avalé mon Kaffee-Kuchen. Comment ? Oui, oui, on est en Forêt-Noire, et ça regorgeait de tartes en tout genre : au fromage blanc, au Streussel, à la cerise et bien sûr, et oui, également le machin aussi calorique que trois pizzas réunies : la tarte forêt-noire ! Hein ? Non il pleuvait pas, il a même fait beau pour notre Kaffee-Kuchen. J’ai regardé la météo française ? Oui et alors ? Tu crois toujours que les nuages s’arrêtent au bord du Rhin ? Halte ! Vos papiers ! Vous êtes des nimbostratus français, vous restez chez vous. Demi-tour ! Nous en Forêt-Noire ce dimanche, on veut un temps sec. Ben oui, c’est le printemps, quoi !

Karina-Iris

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