A l’ouest de Saverne

Alors l’autre, il veut me faire croire que le Prince Charles, on sait pas lequel, aurait sauté avec son cheval du haut de la falaise pour atterrir dix mètres plus bas, au point que les fers ont laissé leur empreinte ! Bref, ça commençait bien, cette rando. Moi j’ai essayé de monter à cheval et me suis retrouvée directe de l’autre côté, avec l’empreinte de mes fesses dans le sable, on en n’a pas fait toute une légende.

Passons sur la voie romaine avec les sillons creusés pour les chariots et nous voilà au Rocher Gustave Orth, un monsieur très actif aux débuts du Club Vosgien et à la fin du 19ème siècle. Sans oublier le Fossé des Pandours, qui fermait le Col de Saverne il y a des milles et des milles, enfin avant qu’on invente le péage sur l’A4 qu’on entend bien passer !

Et donc aujourd’hui, on s’invite à Sainte-Barbe mais sans se barber à Saint-Vit. Le temps que tu relises je m’éclipse vers la suite. Sainte-Barbe, patronne notamment des pompiers, a ici une petite chapelle forestière. On notera au passage que Sainte Karina-Iris, patronne des alcooliques non anonymes, n’a jamais eu droit à sa chapelle. Même pas un bénitier rempli de schnaps, rien. Merci la reconnaissance, mais je m’égare, je reviens à ma rando.

Puis donc Saint-Vit où on a carrément installé une chapelle dans la grotte, juste à côté d’un tout mignon jardin. Dans les années 1500, on y soignait la Danse de Saint-Guy, tu sais quand les mecs se mettaient à danser frénétiquement style transe jamaïcaine, comme à Strasbourg en 1518. Où toi en boîte après une demi Jack Daniels ou une Zubrowka complète, que quand on te montre la vidéo le lendemain tu hurles au montage crapuleux.

En 1872, un certain M. Stieve s’est mis en tête de créer le Club Vosgien, à Saverne. Et c’est en hommage à son épouse décédée en 1901, que l’on a construit la Fontaine Mélanie. Y’a le Lothar qui l’a méchamment amochée le 26 décembre 1999 en soufflant comme un malade, et c’est donc en 2002 que ça a été réparé. Nous on a bien aimé y déjeuner et moi, j’ai bien apprécié le Bordeaux fût de chêne ; du coup, il y a au moins un arbre que je sais identifier.

Hé, culturel aujourd’hui, non ? Mais rassure-toi, on a aussi vu des arbres, on a humé la nature, évité les crottes de chevreuils, pour se retrouver au Rappenels avec la vue sur la Vallée de la Zorn, le Grand Geroldseck, le Haut-Barr, bref c’était pas mal du tout le machin. Moi ce que j’ai aimé, c’est quand on a ouvert la bouteille de pinot noir pour fêter le point de vue. C’était un peu genre la bouteille résiduelle, pour éviter de la ramener en bas.

Et enfin le Greifenstein, une ruine de chez ruine, construit au 12ème siècle puis abandonné vers le 17ème siècle. Si on était venu un vendredi, on aurait entendu un coassement parce que le château est hanté par la Dame Blanche qui vient chaque vendredi se transformer en affreux crapaud avec une clé en or dans la gueule. Bon moi je dis que si c’était vrai, la clé en or, ça fait longtemps qu’elle se la serait faite chourer. Et enfin, voilà le Canal de la Marne au Rhin. Je t’en touche un mot ou tu fatigues ? Bon alors vite fait : Vitry-le-François à Strasbourg – 1853 – 178 écluses – 314 kilomètres. Peux pas faire plus court. Et tu connais la meilleure ? Pas un seul canard qui cancanait dessus !

Karina-Iris

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