Le Taennchel par la face nord

Ah les cruches, je te jure ! Figure-toi que dans le temps, des fées avaient construit un pont pour aller au Taennchel, et devaient simplement réciter une formule magique pour qu’il soit là tous les matins. A priori, c’est pas compliqué, tu es d’accord ? Même moi j’aurais pu le faire. Ben non, ben non un matin, ces bécasses qui n’ont pas dû faire l’Ecole des Fées, tu sais ce qu’elles ont réussi à me faire ? Oui, elles ont oublié la formule !

Sérieux quoi, elles n’avaient que ça à penser tous les matins et elles te le loupent ! Résultat : le pont s’est écroulé et moi aujourd’hui, j’ai dû me taper la montée au Taennchel à pied. Par la face nord depuis Sainte-Croix-Aux-Mines d’accord, mais la montée quand même. Discute pas, les 780 mètres ils se sont pas montés tout seuls !

Heureusement nous trouvâmes quelque réconfort au refuge du Club Vosgien du Schelmenkopf sous forme de café et de desserts (on conseille, ils sont vraiment sympas les gens !), avant que de reprendre notre cheminement vers la crête dont nous nous demandâmes, l’estomac lesté, si nous en verrions un jour la couleur. Et nous la vîmes ! Rose comme le grès du Rocher des Trois Tables. Bon à mon avis, c’est la même courge de fée d’opérette qui a dessiné les tables parce que moi j’ai vu que des caillasses. Passons. Déjà qu’il paraît que c’est un géant qu’a ouvert une brèche entre les Vosges et la Forêt-Noire pour que le Rhin qui passait par là s’y engouffre. Et pourquoi pas le Père-Noël tant qu’on y est ?

Et l’autre buse là, qui entend encore le souffle du dragon qui gardait le trésor du Haut-Koenigsbourg, juste à côté ! Moi les légendes j’aime bien mais quand c’est un bûcheron genre velu qui sauve une promeneuse en détresse alors qu’elle a plié ses bâtons de rando, puis qui l’emmène dans sa hutte et là… là mon canard, je m’y identifie bien à la promeneuse !

Nous ne croisâmes aucune ruine de château-fort, ce qui dans le secteur tient du miracle mais nous notâmes que l’Ortenbourg dressait son donjon phal… eux fameux, pardon, au lointain. Même que nous aperçûmes le Frankenbourg, tiens !

Puis j’ai aussi vu des biches. Ou des chevreuils j’ai pas pu détailler, ils étaient trop loin. Ça m’a donné faim instantanément. Quant au grand tétras, il était pas là mais en même temps, c’est pas non plus folichon comme oiseau, genre un dindon de carnaval. C’est protégé certes mais…

Comment ? On s’en fout de mes considérations zoologico-racistes ? Ben tu sais quoi, tu m’as énervée, voilà ; alors ton article là, ton compte-rendu que tu vas encore critiquer, ben aujourd’hui t’as qu’à le finir toi-même. Non mais des fois !

Karina-Iris

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