Moi j’étais venue pour la galette, mais tu les connais, il a d’abord fallu marcher pour la mériter ! Et pour la première rando de l’année, j’avais l’impression de faire « marche avec les stars ». Parfois locales certes, mais stars quand même.
Première étape au monument aux morts de Rountzenheim, sculpté par Alfred Marzolff, celui que l’on nomme le Rodin alsacien. Installé dans le village au début du 20ème siècle, il en réalise le monument en question, et ses œuvres sont visibles un peu partout en Alsace, notamment à Strasbourg, que ce soit sur le pont Wilson, sur la façade de la préfecture, ou sur la Place Broglie, entre autres. Contemporain d’artistes comme Charles Spindler ou Gustave Stosskopf, il a embelli de ses œuvres la Neustadt naissante. Je ne l’ai pas connu, sinon je suis sûre qu’il m’aurait pris comme modèle. Il est aussi l’auteur des modèles des Martins (Luther et Bucer) qui auront finalement été réalisés en 2006 seulement, devant le temple de Sessenheim.
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind, es… L’était inspiré le père Goethe quand il a écrit le Roi des Aulnes en 1782. Ce qu’on sait moins, c’est que onze ans plus tôt, il a séjourné à Sessenheim où du coup il a maintenant son mémorial. A côté se trouve la Grange aux Rires, vestige du presbytère qu’a connu notre Johann Wolfgang et où il amusait les jeunes gens du village. Nous avons déjeuné sous l’abri du Tumulus Friederikes Ruh, encore nommé le Goethehügel. En se baladant ici avec sa Frédérique, Goethe pensait aussi aux Celtes qui occupaient déjà le tumulus des siècles avant lui. Puis bien sûr, nous nous sommes rendus au chêne où il a conté fleurette à damoiselle Brion. Deux-cent-cinquante ans après, ledit chêne est devenu un arbre touristique. Moi j’ai fait pipi derrière le deuxième hêtre à droite après les trois frênes, j’suis pas sûre qu’on en fera toute une histoire dans deux siècles…
A Sessenheim se trouve le carré du cimetière militaire du Commonwealth ou reposent les 15 aviateurs alliés tués lors du crash du 12 septembre 1944. Et plus loin, un panneau d’informations signale le lieu.
Repas de famille, communions, confirmations, Noëls familiaux, en Alsace ils ont tous un point commun : la vaisselle décorée des dessins d’Henri Loux, ces images de l’Alsace d’autrefois. J’en sais quelque chose, c’est moi qui essuyais la vaisselle quand j’étais petite ! Et c’est ici à Auenheim qu’il est né en 1873 avant de créer au début du siècle dernier les 36 décors de la vaisselle dite « Obernai » et fabriquée initialement à Sarreguemines (ai pas compris la logique). C’est la réalisation la plus connue de ce créateur d’affiches et d’aquarelles.
Bien moins connus, nous les avons célébrés tout de même : notre reine et nos deux rois du jour, après avoir dégusté la galette ! Bon j’ai pas eu de fève, pas grave, j’attendrai l’année prochaine !
Karina-Iris
