Non là, je te le dis mon canard, c’est de la provoc. De la provoc pure et simple. Je t’explique.
Pour cette première alsabalade dans le Haut-Rhin, avec un nouvel animateur qui a proposé la sortie, je m’attendais à un départ dans un lieu prestigieux.
On pouvait partir de la Cave de Ribeauvillé tiens, ça eut été classe, ça. Ou alors le Domaine Ostermann, la Maison Trimbach, le Domaine Sipp, tu vois, enfin un lieu qui parle, un endroit en rapport avec la vigne automnale, quelque chose qui évoque les vendanges, le bon vin blanc bien de chez nous, on est dans le 68, diantre !
Et là tu sais pas ce qu’ils m’ont fait comme lieu de départ ? J’ose même pas te le dire tellement j’ai honte. Tellement je me sens humiliée. Rabaissée. Comme si j’étais prosternée devant les exaltés de l’abstinence, aplatie devant les illuminés de la privation gustative, avilie par les forcenés de la consommation aquatique.
Car en vérité je te le dis quand même, tu sais où était le lieu de rendez-vous ? Assieds-toi, assois-toi ou assoyez-vous, faites comme vous voulez mais attention choc : c’était au parking Carola ! Oui, oui, l’eau, celle-là même que tu trouves avec des étiquettes bleues, rouges ou vertes. Non mais tu imagines un peu ma détresse papillaire ? Ma désolation œnologique ? Mon désarroi éthylique ? Ma… quoi « mais ta dame » ? Quelle Dame ? Mes états d’âme ? Bon je ravale ma frustration et me concentre sur mon devoir de reporteuse.
Donc alsabalade dans les vignes par une météo inespérée ! Au 13ème siècle près de Bergheim a été construit un château devenu ruine (à force je me demande pourquoi ils n’ont pas directement construit une ruine), restauré au 19ème siècle, abandonné en 1939/45, il a été acheté dans les années 1950 par un Monsieur Cognacq (ah ben voilà un nom sympa !) en même temps que de la vigne, et depuis est devenu un… domaine viticole renommé. Ah, le niveau de la journée remonte !
Et puis à propos de 1939/45, nous grimpâmes, enfin nous montâmes légèrement, au Glasberg et son cimetière allemand avec les tombes de 5300 soldats tombés pour beaucoup fin 1944 ou début 1945 dans les combats de la poche de Colmar. Quelle tristesse, je te dis.
Avec mes émois d’austérité picolesque de début de compte-rendu, j’en ai oublié de te parler de l’assemblée du Clos Zahnacker ; Christian Lapie a installé en 2002 sept groupes de statues réalisées en bois calciné, sur le domaine Zahnacker justement. J’aurais dû commencer par ça d’ailleurs, parce qu’enfin, on est dans le Haut-Rhin et dans les vignes, alors il faut en parler, du pinard !
Karina-Iris










































