Un de ces vents sur le plateau là-haut ! Je mentirais si je te disais qu’il n’y avait pas de vent, tu penses. Si je t’affirmais qu’il n’y avait pas de vent c’est un peu comme si je disais d’un nudiste que je l’ai rhabillé pour l’hiver, tu vois.
Oublie les permanentes, la coiffure que tu as mis deux heures à composer le matin, ici t’as l’impression d’avoir abusé du gel (à cheveux) et tu te retrouves avec une sorte de fusée capillaire qui part du front pour s’égarer quelque part à l’arrière du t-shirt. Là tu comprends pourquoi dans ce désert de champs jaunis, des ingénieurs ont installé des éoliennes. Et pas une ou deux comme ça pour faire genre. Non. Des régiments d’éoliennes qui auraient rendu fou Don Quichotte !
Mais surtout, voilà la Schwanenkirche, l’église des cygnes si je traduis. Alors là aussi, t’as une légende qui a dû naître un soir de fumette : un chevalier prisonnier capturé a été ramené chez lui au-delà des mers, par un cygne. Quand tu vois comment c’est agressif, ces oiseaux-là, permets-moi d’en douter. D’ailleurs même si tu permets pas, je m’abstiens pas de douter (faut que tu relises !). L’église originale date de 1460 mais le 25 septembre 1944, voilà que les Alliés la bombardent. Reste que la piéta du XVème siècle (je fais des efforts de rédaction tu vois). C’est déjà ça. Reconstruction au début des années 1950 avec des vitraux tout simples mais qui donnent une lumière dans les rouges, tout à fait surnaturelle. Au point que t’aurais un prêtre martien tout vert qui viendrait apporter la bonne parole intergalactique, tu t’étonnerais pas, mon cygne. Mon canard, pardon ; c’est un signe que cette église m’a perturbée.
Et re-éoliennes avec leurs jeux d’ombres mouvantes sur le sol, que tu te demandes si c’est pas le martien précité qui redécolle vers d’autres planètes, puis enfin le déjeuner en forêt après l’apéro pris face à un mur de mûriers aux mûres bien mûres.
Pour finir, rando sportive le long de l’Elzbach, dont je me suis dit qu’on aurait mieux fait de marcher dans l’eau au moins c’était plat, mais ce Pyrmonter Felsensteig a été élu plus beau sentier de randonnée d’Allemagne en 2015 ! Tout ça pour arriver au château de Pyrmont. Même si c’est pas le pire mont que j’ai gravi, ça grimpait, mais me voilà dans cette bâtisse du 13ème siècle, enfin du XIIIème, dont seul le donjon est d’origine. Figure-toi que le château en ruines, lui, a été reconstruit dans les années 1960 par le bureau d’architectes HPP de Düsseldorf qui a expérimenté là un tas de techniques.
S’y tient aussi le salon du mariage parce qu’en plus à Pyrmont, on peut fêter son mariage. Je note pour le jour où, mais je te le dis comme tu le penses : c’est mal barré ! Déjà quand je suis invitée à un mariage, j’attrape jamais le bouquet et c’est rare que je survive à l’apéro ; le reste de la fête se passe dans un décomatage incontrôlé et c’est tout juste si je me réveille à temps pour qu’un cavalier écraseur de pieds m’entraîne dans une valse vomissante qui déclenche la polka des serpillières, la rumba du savonnage et le tango de l’évitement de projectiles. Il paraît que la dernière fois, c’était rock’n roll. Bref, nous prîmes un pot final à Pyrmont en nous disant que c’était un chouette week-end, et qu’on avait envie de se retrouver très vite, entre Alsarando et Rando’s Lorraine !
Karina-Iris
Merci pour les photos complémentaires à Chantal, Jean-Luc, Sophie et Véronique.


















































