Ohlsbach, le sentier des philosophes

L’amiral Christophe Coulons, dit Glouglou, ayant dû ranger ses rames faute d’inscrits, Alsarando a proposé une petite randonnée d’après-midi. Et du coup, oui, c’est encore moi qui me tape le compte-rendu. Râle pas, pour le moment c’est moi, garantie absolument sans intelligence, qu’elle soit naturelle ou artificielle. Tu feras moins le malin dans quelques années quand ce sera une robote mal lubrifiée qui me remplacera.

Tu m’imploreras, tu me supplieras de revenir, tu ramperas à mes pieds parce que tu auras raté ton permis de déambulateur, mais je me draperai dans mon orgueuil… orgeu… Comment on l’écrit celui-là, déjà ? Ah oui, donc je me draperai dans mon orgueil façon amazone en fin de carrière et je prendrai de haut (490 mètres) la foule qui scandera mon nom, qui réclamera mon retour, j’aurai des rappels, des bis, des ters…

Enfin 490 mètres, c’était le point culminant de notre petite rando du jour, sur une partie du sentier des philosophes. Y’en a, j’ai rien compris, mais pour d’autres je me suis sentie visée. Tiens quand dès le début je lis : « quelqu’un d’intelligent remarque tout, quelqu’un de bête fait des remarques sur tout ». Non mais attends, c’est pour moi ? On n’a plus le droit de s’exprimer maintenant ? Qui c’est lui, déjà ? Heinrich Heine 1797-1856 ? Jamais entendu parler, et ça se permet de me faire des remarques ! Après j’ai cherché sur Google et je lui ai pardonné quand j’ai vu son portrait. Plutôt mignon, le Heinz.

Y’avait du beau monde aussi, Voltaire, Saint-Exupéry, Platon, Miss Roosevelt, Sartre, et même Van Gogh qui venait à priori de s’emmêler les pinceaux vu sa remarque. Je t’invite non pas à un barbecue (encore que si, bientôt, celui du 10 août), mais à regarder les photos. Comme je suis une fille sympa quoiqu’incomprise, méprisée, critiquée voir mal-aimée, je t’ai quand même traduit les trucs. Et y’a pas tout en photo, et on n’a pas fait tout le sentier.

Puis là-haut, au Ohlsbacher Quellbronnen, une fontaine en pleine forêt, c’est une autre histoire d’eau qui a commencé. Genre le cumulus s’amuse, le stratus te nargue, le cumulonimbus te menace. Ça t’envoie une goutte qui te fait rigoler, une deuxième qui te fait douter, une troisième qui te fait braire et tout à coup, c’est l’ouverture des vannes, t’as à peine le temps d’ouvrir ton parapluie que t’es déjà trempé, mon canard. C’est la grosse rincée, c’est le déluge que même Noé n’aurait pas renié, c’est la sauce, c’est une ondée puissance pluie, avec en prime des éclairs, le tonnerre, bref l’orage. Mais comme nous sommes des randonneurs, nous fûmes vaillants, nous résistâmes, nous avançâmes quoi qu’il en coûte (déjà entendu celle-là quelque part), nous traversâmes le chemin pour trouver des bouleaux (ça aurait déjà pu être entendu quelque part, ça aussi), nous menâmes courageusement notre descente sur Ohlsbach.

C’est là que je me suis aperçue que moi, j’étais en vigilance orange pâtisseries et c’est donc autour de quelques tartes et de cafés qu’on a terminé cet après-midi.

Karina-Iris

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