On m’annonce le sommet des Vosges du Nord, et un camp celte, moi je vois un voyage dans le temps, des peaux de bêtes, et je dévalise le Vieux Campeur au rayon piolets, crampons, fourrures polaires, pantalons doublés, cagoule, lunettes de glacier. Et là on arrive au Grand Wintersberg, 581 mètres d’altitude ! T’y crois, toi ? Plus de 30°C là-haut !
Heureusement il y a la tour du Club Vosgien, qui ajoute 25 mètres d’altitude et qui permet une vue à 360° (c’est pas les mêmes degrés qu’avant, on m’a expliqué, sinon je bouillais dans mon équipement). Les Vosges du Nord sont uniques, les silhouettes de ses sommets sont féériques, la Plaine d’Alsace se confond au loin dans la brume de chaleur, et moi je suis redescendue de la tour tout doucement parce qu’elle est âgée, construite en 1889/1890. Presque comme la Tour Eiffel, tiens, mais en moins célèbre !
Les Celtes eux, admiraient déjà la vue des siècles avant J.C., et avaient construit là-haut une sorte de fortification dont personne ne sait plus vraiment de quoi il s’agit. Lieu de rites druidiques, lieux religieux, ou truc pour impressionner les touristes (enfin ça c’est ma version) ? Les Celtes étaient présents dans tout le coin et plus tard ont donné son nom à l’eau fabriquée ici-même : la Celtic. Avec un « c » à la fin pour économiser la place sur les étiquettes, sans doute.
Faut que je vous parle de Liese (prononcer Lise avec un « i » long). Celle-là direct je l’enverrais en psy. La miss, elle ne sait pas qui elle est ! Son prénom est alsacien, mais son origine serait gauloise, ou alors gallo-romaine. Elle pourrait donc être une divinité du coin, à savoir Abnoba, liée à la Forêt-Noire, ou Vosega, personnifiant les Vosges.
Elle pourrait aussi être la Diane romaine, ou alors du fait de sa coiffe, liée à l’égyptienne Isis. On ne saura jamais, et ça m’énerve, parce qu’elle s’est fait lifter de manière particulièrement débile dans les années 1970, ce qui fait que de la sculpture originale il ne reste pas grand-chose. Par ailleurs, la Liese est censée accroître la fertilité des femmes, qui venaient glisser depuis le dessus du rocher, devenu une sorte de toboggan fertilisant. Véridique et peut-être même depuis l’Antiquité ! Oui, encore une autre version quant à son origine. Quand je pense au nombre de culottes qui se sont usées pour rendre la pierre toute lisse à cet endroit !
Juste à côté, d’un accord aussi enthousiaste qu’unanime, nous prîmes un pot au refuge du Club Vosgien de Niederbronn-les-Bains (belle phrase, non ?). L’occasion de manger des tartes ou de boire un café, une bière ou, bien sûr, une Celtic.
Il a bien fallu redescendre de nos altitudes pour nous retrouver dans le four. J’en profite pour passer une annonce : secrétaire adjointe vend piolet, crampons, fourrure polaire, pantalon doublé, cagoule, lunettes de glacier ; matériel très peu servi ; prix à débattre mais seulement si vous voulez donner plus !
Karina-Iris







































