Devant « ouille », tu peux mettre un tas de lettres. Même des mots complets genre « Jacques » pour faire « Jacquouille ». Donc par exemple, je touille, je fouille, ça mouille, je fais des nouilles avec une bonne bouille des Pouilles, parfois ça douille la houille, à cause de la rouille… Et je vais revoir l’alphabet, je suis sûre que j’en trouverai d’autres… Par exemple, la souille, je connaissais pas, tiens ! Mais ça existe j’ai vérifié : c’est une mare dans laquelle se vautrent les sangliers. Je te dis tout ça parce qu’on en a vu une, celle du Taubensee, qui donnait pas envie de se vautrer dedans. Même les sangliers n’étaient pas là ; pas le moindre canard pour cancaner à la surface. Enfin voilà, c’était donc la souille.
Mais je suis pas là pour te parler de mes découvertes linguistiques, moi ce que j’ai aimé, c’est l’escale au Refuge du Club Vosgien au Col de la Liese. Soupe de pois, knacks, œufs, café, que du bon, et tout ça de manière très sympa. On reviendra !
Quant au dehors, on n’avait pas décidé qu’en penser. Certains parlaient de brouillard, d’autres de bruine, d’aucuns de crachin, les plus optimistes affirmaient que c’est juste le vent qui secouait les arbres mouillés, contrés par les pessimistes qui prédisaient la pluie limite déluge. Moi j’avais juste envie de me remettre en route pour me réchauffer. Attention, voilà le moment littéraire de la journée… : repus, l’esprit dynamisé par le café, nous entamâmes l’humide ascension du Grand Wintersberg avant que d’accéder à la tour du même nom, surgie tel un totem fantômatique entre les troncs brillants, sentinelle mystérieuse dans la forêt hantée, apparition subite et presque phallique, dont l’érection remonte à la fin du 19ème siècle. Endurante, la tour ; elle se dresse toujours au sommet du Grand Wintersberg, depuis 1890.
C’est alors que notre guide donna le signal de la descente que nous affrontâmes jusqu’à Niederbronn-les-Bains en passant par la Source Celtic en pleins travaux. Et devine ce qu’on a fait ? Kaffee-Kuchen ! Enfin café tarte vu qu’on était dans les Vosges du Nord.
Retour au point de départ, le cimetière allemand, sépulture de 15.000 personnes, militaires, civils et même enfants, autour de cette étrange construction circulaire dans laquelle le son se répercute en une sorte d’écho qui ne s’arrête jamais. Moi j’y vois l’image de la vie qui continue au travers de tous ces hommages. C’est joli, hein ? Pas habitué à me voir sérieuse comme ça, n’est-il pas, mon canard ? C’est dingue tous les endroits qu’on découvre avec Alsarando, ça m’épate à chaque fois !
Karina-Iris




























