Tumuli et tarte flambée

Aujourd’hui j’ai eu un vertige temporel. Non, non, j’étais encore parfaitement sobre. Attends, je t’explique.

Nous nous promenâmes autour de Mussig où se tenait la fête du céleri. D’ailleurs fais-moi penser à demander à Kévinou-Gérard, si ça se distille, ce truc. Et donc me voilà embarquée dans une Delorean pour une virée dans le temps. Ben si, regarde les photos, mon canard. Tu sais, la voiture du film qui permet d’aller où on veut dans le temps ? Je l’ai empruntée et on a commencé par les tumuli, dont je me disais d’abord qu’à une époque il devait bien y avoir des taupes géantes qui ont monté ça. Du tout ! Il s’agit de sépultures d’il y a plus de 1500 ans, quand c’était le premier âge du fer. Et moi aujourd’hui à l’âge du plastique, je m’y voyais en princesse embaumée au bord de l’Ill après une vie de de papillonage autour de mes courtisans.

Et puis retour à une vitesse folle vers le futur dans la nuit du 15 au 16 mars 1944 où un Lancaster s’est écrasé dans le coin. J’ai rêvassé devant les tombes et le reste d’hélice qui a été lui, découvert en 1972. Dire que juste avant, ces valeureux aviateurs fumaient peut-être peinards dans un bar de Londres où j’aurais pu les rejoindre à bord de la Delorean pour les aguicher dans ma robe chemise, un verre de gin à la main en essayant de pas chuter de mon tabour… trop tard. Ça secoue, les voyages dans le temps.

Puis nouveau changement d’époque, pleins gaz dans la voiture, grosse secousse temporelle, ça a été la brousse comme du temps des explorateurs, moi avec casque colonial, machette au poing à défricher une forêt  en déchiffrant ma carte, passant à gué des cours d’eau peuplés de piranhas voraces… Tu dis ? Oui OK trois grenouilles dans l’Illwald, mais quand même avec ces grands yeux, hein…

Et en crachant des flammes, la voiture infernale me propulse en 1954 avec la reconstruction de la chapelle des Neiges, détruite pendant la guerre. Bon moi je sais pas ce qu’ils avaient à tout casser mais, vu depuis 2025, c’est facile à dire. L’originale datait des années 1400, époque où je ferais bien un tour avec ma machine sur roues pour devenir Dame Karina-Iris, assise devant les fenêtres de mon château-fort à me tripo… tricoter un pull pour l’hiver et à attendre le retour de la chasse de mon damoiseau.

En première, tout doux pour pas aller trop loin, restons un peu au Moyen-Âge pour assister à la naissance de la tarte flambée en Alsace du Nord. Et puis retour dans un déluge de sensations, plaquée contre le siège, la ceinture forgeant une vallée temporaire dans mon ventre svelte, dans ma Delorean à Mussig en 2025 pour la rendre à son propriétaire et filer à Sand déguster la traditionnelle tarte flambée d’Alsarando de la fin de l’été. Merci aux organisateurs du présent ! Je serais bien tentée de piquer la voiture une dernière fois pour aller voir au 23ème siècle si j’y suis ! Mais entre le congrès décennal des Martiens anorexiques et les élections prédictives au suffrage inexistant, pas sûr que j’aie envie de savoir. Carpe Diem, comme disaient les Romains. Ça me fait penser que tiens, un gladiateur au sortir de l’arène… Puis non, le bar est ouvert et le crémant aussi !

Karina-Iris

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