Au loup ! Autour de l’Abbaye de Murbach

J’ai découvert un concept de piège à loups du Moyen-Âge, ou une époque du genre. Tu creuses une fosse, tu couvres de branchages, et au milieu tu plantes un poteau avec un pauvre oiseau niché au sommet qui sert d’appât. Là, le loup arrive, il renifle, il se dit que c’est l’heure du casse-croûte, il approche, il affûte ses canines de canis lupus, il salive, et là, crac, il tombe dans la fosse. Y’a plus qu’à le dégommer. Me dit que ça marche aussi avec une bouteille de pinard à la place de l’oiseau, mais au lieu d’attraper un loup, tu attrapes une Karina-Iris.

Ça m’a foutu des cauchemars toute la nuit. Moi je rêvais de bivouac à la belle étoile, et soudain, deux yeux jaunes dans la nuit ; purée un loup ! J’ai tenté une diversion pour pas me retrouver à la place de l’oiseau. Ô grand loup, pourquoi tu as de grands yeux ? C’est pour mieux te voir, ma Karina…Ô grand loup, pourquoi tu as de grandes oreilles ? C’est pour mieux t’entendre, ma Karina… Ô grand loup (là tu sens qu’il commence à en avoir sa claque des questions, il a faim), pourquoi tu as de grandes pattes ? C’est pour mieux te caresser, ma Karina (ah tiens…)… Ô grand loup, pourquoi tu as un grand nez ? C’est pour mieux te sentir, ma Karina… Ô grand loup, pourquoi tu as une grande queue ? C’est pour mieux te…. Bip-bip, bip-bip, bip-bip… le réveil du lundi matin qui sonne ! C’est toujours quand ça devient intéressant qu’il sonne celui-là, t’as remarqué ?

Enfin oublions le Père Perrault et les Frères Grimm, pour le moment je monte au Col de Peternit, au Münsteraeckerle et enfin au Judenhut pour un super déjeuner au soleil. Oui t’as bien lu, mon canard : au soleil ! Pas une goutte de pluie, juste un peu de gadoue par ci et de branches mouillées par là. Je me sentais presque comme si on était en été. Passage par la Wolfsgrube, donc la Fosse aux Loups d’où est parti mon cauchemar.

Dans la descente, on entend un truc, genre musical mais pas trop, solennel tu vois, mais c’est quoi ce bazar ? Réponse plus bas à la Chapelle Notre-Dame de Lorette. Deux musiciens jouaient du cor des Alpes face à l’Abbaye de Murbach. C’est peut-être la mondialisation, mais c’est de l’instrument viril ça, pas du pipeau. Assez féérique tout ça. La chapelle, très décorée avec son plafond d’étoiles, puis dehors ces mélodies alpines dans le soleil qui brille (on voit d’ailleurs pas bien ce qu’il pourrait faire d’autre),… T’aurais dû venir pour apprécier. Là en pleine forêt, tu m’aurais dit que je peux rencontrer un loup pervers, j’aurais dit pourquoi pas, mais une ancienne abbaye avec ses deux tours, devenue église du village… Ben si, c’est là depuis le 12ème siècle dis, et ça te met bien en valeur les vitraux de M. Courageux, de 1997, au-dessus du retable de 1985. L’ancien et le moderne en un seul coup d’œil. Dernier tour dans la forêt. Loup y’es-tu ? Y’a un loup car y’en avait pas. On a loupé le loup ! Et pas la peine de crier au loup ! Un vieux loup de mer et non de grand-mère puisqu’il l’a boulottée depuis un moment. Dernier louvoiement sur le sentier et voilà le parking où on a fait un looping de joie ! Tu dis ? Oui le soleil m’a cogné sur la casquette, en effet, la prochaine fois je loue un chapeau ! Louées soient les baskets qu’on remet, allez loup y’a,…

Karina-Iris

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