Autour de Marienthal

Huit kilomètres oui, mais c’est moi qui les ai faits, alors je m’autogratule, car on n’est jamais mieux félicité que par soi-même. T’avais qu’à les faire, toi, tiens !

C’était ce qu’en langue romantique, en Italie, ils appelleraient « una piccola passeggiata ». Ça sonne bien, non ? Tu disais ? Elle picola, on la reconnaît bien là ? Non mais alors toi quand on fait dans la poésie, la culture tout ça, ça passe pas. Je fais des efforts de rédaction et toi… Donc non je ne picola pas ! Piccola machin, ça veut dire petite promenade.

Un peu et je la refaisais à l’envers pour avoir l’air d’une rando. Et je grimpais au clocher de la basilique… ça me fait penser qu’il faut que je t’en touche un mot, de celle-là.

Car une fois sortis de la forêt, voilà la basilique de Marienthal. Je te le dis tout de suite mon canard, c’est une merveille. Bon alors elle s’appelle Notre-Dame ce qu’est pas vraiment original et ils ont commencé à la construire en 1519 à priori, puisque l’ancien édifice a souffert de la Guerre des Paysans. Y’en a qui ont constaté des miracles, des résurrections, des enfants retrouvés et hop, ça devient un lieu de pèlerinage. D’ailleurs ce jour de mai 2025, Alsarando ne s’est pas perdu en forêt alors nous fîmes nos dévotions, le trésorier ayant refusé de débloquer des fonds pour un ex-voto.

Entre-temps, au 18ème siècle, c’est devenu l’usine à miracles. Des paralytiques se sont remis à marcher, des muets se sont remis à causer, des aveugles ont retrouvé la vue, et Sainte-Karina-Iris s’est arrêtée de boire pendant tout un mois. Du coup le pèlerinage de Marienthal est devenu une tradition.

L’église actuelle date de 1866 et c’est en 2021 que le plafond du cœur a été restauré pour retrouver son état d’origine de 1866, avec ces étoiles sur fond de ciel bleu sombre.  Faut que j’y retourne parce qu’il y a tellement de statues, de peintures et tout, j’ai pas pu tout voir. Juste le bleu des vitraux datant des années cinquante, de Jacques le Chevallier (y’a deux « L », discute pas), qui m’ont éblouie. Oui parce qu’en 1944 les vitraux du 19ème siècles ont été détruits par la guerre.

Eh pas beau ça ? Je t’ai quand même embarqué dans le plus vieux sanctuaire marial d’Alsace ! Comment ça, quand t’as vu un sanctuaire marial, tu les as tous vus ? Moi tu me désespères, voilà. Qu’est-ce que tu veux que je te montre, après ça ? Non, ne réponds pas, je crains le pire ! On se revoit dimanche, cette fois pour une rando, una bella escursione.

Karina-Iris

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