Pour moi, Kaiserstuhl, ça rime avec pinard. Pas au sens poétique du terme, mais plutôt dans un esprit de dégustation. Côté paysages, c’était magnifique et varié. Un moai comme sur l’Île de Pâques, des terrasses de culture comme en Asie, des canyons comme en Amérique, un froid de canard comme chez nous, et l’esprit contemplatif un peu dans la Lune.
Manquaient que des indiens qui débouleraient sur leurs fiers étalons et me kidnapperaient moi, blanche créature qu’ensuite un valeureux cow-boy viendrait libérer… Revenons-en au Kaiserstuhl, oh quelle tristesse de voir toutes ces vignes déjà vendangées sans boire une goutte du vin local !
Vous me connaissez, je me suis rattrapée avec du pinot noir, du Bordeaux, du Côtes-du-Rhône, du Montepulciano rouge bio des Abruzzes,… il fallait bien se réchauffer. Et Kirsch sur le gâteau, la vue sur les Vosges avec un peu de neige dessus. Mon esprit ainsi arrosé appréciait encore mieux ce complet dépaysement, j’étais à des milliers de kilomètres, un kangourou se serait mis à sauter devant moi, j’en aurais même pas été étonnée ! Puis j’ai pris le train pendant quelques minutes avec mes dix-sept compères et me voilà à l’assaut de Breisach. Au 17ème siècle, cette ville était devenue française et en 1664 (date que je connais bien par ailleurs, va savoir pourquoi !), voilà que débarque notre Vauban national. Le Seb, dès qu’il arrivait quelque part, il n’avait qu’une seule obsession : transformer l’endroit en forteresse, et ça n’a pas loupé ! Quinze ans plus tard, glacis, remparts, bastions, fossés, tout était en place et Breisach était fortifiée.
En traversant l’Histoire, la ville est redevenue allemande, a été bombardée dont la dernière fois en 1945. La cathédrale Saint-Etienne n’a pas été épargnée, mais cette drôle de construction mi-romane, mi-gothique (ils avaient déjà inventé l’hybride au Moyen-Âge) est toujours là, heureusement. Je suis tombée sur le c… sur mon séant, lequel au vu de son épaisseur a amorti ma chute, devant le grandiose retable en bois datant de 1526 ! Une dernière vue sur le Rhin juste en-dessous, et sur les Vosges, et direction le… Kaffee-Kuchen. Re-Kirsch mais dans le gâteau cette fois, la forêt-noire, la pâtisserie, pas la montagne. Puisque c’est bien le Kaiserstuhl que je parcourus fièrement, le troisième massif du coin !
Karina-Iris



















































