La traversée du Kaiserstuhl

Que je vous explique. On connaît les Vosges sur la rive gauche et la Forêt-Noire sur la rive droite du Rhin. Les deux massifs se sont soulevés il y a 65 millions d’années alors que se creusait entre elles ce que l’on appelle le Fossé Rhénan dans lequel s’est engouffré notre fleuve préféré. Alors, ça commence pas culturel, ça ? Hm ?

Nous avons choisi le troisième massif du coin, le Kaiserstuhl, qui s’est formé il y a 17 millions d’années, donc presque hier. Car lui, c’est un ensemble de volcans qui l’a formé. Eh oui, y’en avait dans le coin, pourquoi croyez-vous donc qu’il y a autant de sources thermales dans la Forêt-Noire voisine ?

Pas beaucoup de courageux pour prendre le train depuis Ihringen jusqu’à Endingen, et de là, traverser le Kaiserstuhl du nord au sud avec en plus dans l’idée de retrouver les voitures. Et on les a retrouvées, ouais ! Cela dit, même si ce n’est pas spécialement haut, on en a fait les trois sommets, bien sûr précédés de trois montées : Le Katharinenberg et sa jolie chapelle (492 m), la Eichelspitze (520 m) dont la traduction en Français « Pointe du Gland » en fait encore se gondoler quelques-uns, et enfin last but not least (j’progresse en Anglais t’as vu ?), le Totenkopf (557 m), dont la traduction, la « Tête des Morts » a fait moins rigoler les quelques-uns. Et c’était le sommet du massif ! Chaque fois, il fallait monter sur un truc genre tour, pour admirer la vue ! Depuis que je suis rentrée, je n’ai plus regardé d’escalier en face !

Le Kaiserstuhl, ça veut dire « Chaise de l’Empereur », en référence à Othon III, roi puis empereur des Romains de 983 à 1002 (il n’a pas survécu longtemps au bug de l’an 1000), qui en 994 a présidé des jugements ici, à Sasbach, devenu pour l’occasion son siège. Quand je vois la taille du Kaiserstuhl, je n’ose imaginer les dimensions de l’impérial fessier. Puis le coin est aussi l’un des plus chauds et des plus ensoleillés d’Allemagne. Comme si on l’avait pas remarqué ! Vue sur les orages au-dessus de la Forêt-Noire, nuées de moucherons, et chaleur humide ; heureusement il y avait la terrasse du Lenzenberg, qui pour une pâtisserie, qui pour des saucisses ! C’est chouette l’Allemagne pour ça, on mange à toute heure !

Karina-Iris

(merci à Christian et Françoise pour les photos complémentaires)

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