La Heidenkirche

Nouveauté : le patelin qui n’existe pas ! Non mais des fois. Tape Speckbronn dans ton GPS et tu verras, il trouve pas. Alors nous voilà éparpillés sur différents parkings avant de nous donner rendez-vous à Soucht pour enfin trouver le lieu de départ. Une heure de retard ! J’aurais bien crié « remboursez ! » mais j’avais encore rien payé… Fallait que ça tombe sur moi… On fera mieux le prochain coup.

Je suis restée calme et courtoite, com… Hein ? Ah calme et courtoise, OK, OK… comme c’est dit de faire sur les constats amiables et j’ai commencé par une grimpette.

Ça fait vachement du bien d’aller respirer en forêt. Passage par le Moulin de Ratzwiller dont je sais pas s’ils y ont moulu quelque chose un jour, mais en tous les cas sympa même si je leur enverrai bien l’autre de la télé qui rénove des trucs.

Abri déjeuner au sec (pas compris l’intérêt vu qu’il pleuvait pas), Fontaine de Nassau (ne rêvez pas des Bahamas, c’est juste une source par chez nous), le tout entre Moselle et Bas-Rhin, et hop, direction la Heidenkirche. Alors là, le pompon, on m’annonce une église construite et agrandie entre le 14ème et le 15ème siècle. Chouette, qu’elle se dit, votre rédactrice, on va voir des vitraux, des statues et tout le bigntz, on prendra des photos, on dira « ouah, pas mal », enfin comme dans une église, quoi. Macache ! Tu sais ce qu’ils m’ont montré ? Rien que de l’évoquer je me sens cocotte-minute (et je cocottais la sueur mais c’est une autre histoire…)… Une ruine ! Oui tu as bien lu : une ruine !

J’avais l’habitude des châteaux en ruines au point que le jour où j’ai visité Versailles j’ai eu envie de tout casser, mais une église en ruines, alors celle-là on me l’avait jamais faite. Trois murs, même pas quatre, une entrée, et voilà le travail ! J’aurais pu crier « remboursez » vu que j’avais payé, mais je suis restée décente.

Et tout bien considéré, la Heidenkirche, l’église des païens, ce serait pas un oxymore ? (contente d’enfin le placer, celui-là). Alors s’impose la question : pourquoi ? Oui pourquoi ? C’est là que dans un bon polar le chapitre finit et que le prochain commence. Comme on n’est pas dans la grande littérature, je te dirais qu’un riche habitant anti-chrétien faisait tuer les prêtres et détruire les églises. Or celle de Birbach, village disparu au 14ème siècle (donc en 600 avant Karina-Iris), a résisté, demeurait très croyante, et le mec a voulu la détruire. Mais au premier coup de pioche, il s’est pris les foudres célestes dans la tronche et les enfers ont tout englouti, village, homme riche, même de pauvres écureuils je suppose. Tout sauf l’église… Moi je me dis que si on s’était pas perdus le matin pour le parking, peut-être qu’on aurait vu l’église avant qu’elle soit en ruines mais tant pis.

Karina-Iris

Partager cet article
copied