Week-end, Haute-Vallée du Danube

Aujourd’hui je découche pour la journée des couches. Je t’explique. Quoi, « accouche » ? Ho, j’arrive ! Des couches. De vêtements. Temps d’avril ; ça y est, tu suis ? J’arrive, il neige sur le château. Oui, le château, tu crois que je vais loger dans une hutte, sur une peau d’ours ? Encore que, moi la peau d’ours avec le chatelain, je pourrais imag… Hein ? Oui d’accord, on n’est pas là pour ça.

Donc on commençait par descendre, et moi à me méfier. T’inquiète, ça aller remonter, redescendre, on a fait de la falaise, on a ajouté une couche qu’il a fallu enlever puisqu’à peine tu repars, le soleil arrive. Donc j’enlève une couche en admirant le Danube dont je me demande ce qu’il fout là. Moi le Danube, c’est bal à Vienne, sauna à Budapest, croisière vers Belgrade et flamants roses au bord de la Mer Noire.

Tu sais qu’il démarre sa course en Forêt-Noire, le truc ? Comme il s’ennuie, il érode le calcaire dans la Schwäbische Alb et il part tranquille en Autriche. Bon je remets une couche genre l’oignon frileux, pour marcher le long du fleuve en chantant la valse, tut-tut, tut-tut, et je marche gaiement, tut-tut, tut-tut, je remonte dans les prés, tut-tut, tut-tut, où je m’arrête pour manger, tut-tut, tut-tut…

Ça fonctionne aussi avec tic-tic, tic-tic, ou prt-prt, prt-prt, selon la bonne volonté du père Strauss qui a déclaré que le Danube est bleu. Vertigineuse la falaise ? Couche-toi et rampe ma grande, et remets une couche vu qu’il fait froid par terre, tut-tut, tut-tut…

Sors de ta valse, idiote, là il est effectivement beau et bleu, le Danube, puisqu’il ne neige plus. Allez viens mon beau, entraîne-moi dans cette valse à huit temps, nuages, grésil, soleil, neige, vent, pluie, grêle, chaleur, découche, recouche, remets, enlève…

Et le château en ruines, tic-tic, tic-tic, c’est le Falkenstein, tic-tic, tic-tic, et voilà une orchidée bleue comme le Danube, tic-tic, tic-tic, et un point de vue avec point de vue, tic-tic, tic-tic… Je mets une couche, j’enlève une couche, je rêve d’une douche, attends je me mouche… Ben quoi, non je ne prends pas la mouche ! Je vais dîner au château du Wildenstein,moi ! Enfin au self quand même, puis je pars me coucher dans la Tour Est, rêver d’un voyage au printemps, tut-tut, tut-tut, et sur cette célèbre valse, tut-tut, tut-tut, partir au pays des songes, tut-tut, tut-tut, gambader dans un rêve, tut-tut, tut-tut, valser jusqu’au bout de la nuit dans ma robe qui s’envole, tut-tut, tut-tut, avec un cavalier charmant qui me soulève comme une plume (enfin j’ai des doutes, il regrettera plus tard avec son lumbago), tut-tut, tut-tut,… Réveil dans la nuit, fait froid, il neige et… Hein, j’ai ronflé ? Moi ? Ça doit être le rouge ! hps-hps, hps-hps…

Karina-Iris

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