Du Guirbaden aux Demoiselles de Pierre

De retour des Croisades, les Comtes d’Eguisheim ont stocké un immense trésor sous le château du Guirbaden, près du tombeau d’Odile, leur dernière héritière. Jusqu’au jour où des jumeaux avides ont déterré tout ça mais pas de bol, au moment de trouver le tombeau, t’as une partie des murs qui leur est tombée dessus. N’est pas Indiana Jones qui veut ! En tous les cas, légende ou pas légende, nous du coup, on se retrouve avec une ruine au lieu de ce qui a été le plus grand château-fort d’Alsace. Mais quand même, ça nous vient direct du 11ème siècle. Je te passe les destructions, reconstructions, et l’inévitable saccage final par Louis XIV en 1657, qu’il nous en a fait des dégâts sur nos châteaux, celui-là. Il devait être frustré de nos belles forteresses le Louis, tellement il les a cassées.

Monument historique en 1898, il passe au privé en 1968 et après quelques essais, des gros travaux sont en cours depuis 2015. Bon, maintenant que la culture est expédiée, je peux te parler de notre randonnée. Dans le brouillard, le froid, l’humidité, avec heureusement la pause déjeuner en intérieur, à la chapelle Saint-Valentin, au Guirbaden justement. Je sais pas s’ils le reconstruiront complètement un jour mais j’espère qu’ils travailleront l’isolation parce que là, je peux te dire qu’il fait un froid de canard.

Puis nous descendîmes sur le versant côté Mollkirch et nous baladâmes sur le sentier des Demoiselles de Pierre. Là, j’ai pouffé. Si, si. Non, rien à voir avec certaines hominidées du même nom ; pouffer, ça veut dire exploser de rire. Se gausser. S’esclaffer. Se gondoler. Bref, j’ai bien rigolé. Pourquoi, m’interrogeras-tu, ô lecteur tendu par ma prose hasardeuse ? Quelle matière y’avait-il là à se dégourdir les mandibules ? A se muscler les zygomatiques ? Ben figure-toi qu’on t’annonce que ce sont des elfes. Moi tu me dis elfe, je vois une créature svelte, légère, aérienne, fine, enfin grâcieuse, quoi. Au lieu de ça, je te découvre des choses boudinées dont je me demande comment leurs ailes peuvent les porter ! Style une abeille qui aurait abusé de miel, une guêpe gonflée à l’hélium, un colibri qui se prendrait pour une autruche volante, un zeppelin de chair et d’os,… Et moi après, on me chagrine pour quelques kilos en trop ? Hou la rigolade ! Moi à côté de ces elfes-là, je me sentais presque élégante et fine, c’est dire !

Cela exprimé, c’était sympa, genre la forêt enchantée où tu t’attends à voir débouler un lutin, jusqu’à la fée en chef qui nous attendait au bout du chemin. Y’avait de la jolie caillasse et des rochers mystérieux, c’est vrai, ça a dû exciter les neurones de je sais pas quel poète qui poétait plus haut que son QI et ça nous a fait un chouette petit chemin. Bon au premier elfe, tu fais « oh », au deuxième tu fais « ah », au troisième tu sors un « mouais » au quatrième tu t’enquiers « on boit un coup ? », et au cinquième tu demandes s’il y en a encore beaucoup.

Encore un petit tour dans la forêt gelée et hop, direction le Refuge des Amis de la Nature de Muckenbach. Qui signifie la rivière des mouches, c’est pour ça qu’on préfère l’hiver pour y faire le Nouvel An, on est moins emm… enquiquiné par les bestioles. Premier vin chaud, saumon, quiches, quelques boissons aussi (le froid ça assèche le gosier), et première nuit au chaud alors que soufflait la bise et que hurlaient les loups… Ah non, pardon, c’étaient pas les loups, c’était moi parce que le premier jet de douche était froid.

Karina-Iris

Partager cet article