C’est pas Carnac, c’est de l’arnaque ! C’est pas Carnac, c’est de l’arnaque ! C’est pas… Ce que je fais ? Ben je manifeste. Seule certes, mais avec ma banderole je tourne autour du rond-point. J’ai bien essayé de faire une opération escargot durant la rando mais quand je me suis retrouvée cinq-cents mètres derrière, j’ai arrêté.
Donc je t’en reviens aux menhirs de l’Appenthal. Ils appellent ça des mégalithes ! Des minilithes je veux bien, des moyenlithes, des maquettes de menhirs, des bébés menhirs qui auraient fait se gondoler Obélix. Des menhirs de poche, quoi. On sait même pas s’ils datent de vingt-cinq siècles, ou s’ils sont plus récents, s’ils étaient les balisages d’anciens chemins de schlittage… Comment ? Le schlittage ? La schlitte est une sorte de gros traineau comme une luge, chargée de bois, et freinée dans la descente par un schlitteur ; genre un homme, un vrai, mi-bûcheron mi-jeuzolympiste, avec une chemise à carreaux, une casquette, un torse velu et… stop, calme-toi, c’est le printemps pour tout le monde, pas que pour toi, les gens sont pas là pour ça.
Et donc loin de la Bretagne, voici notre alignement de menhirs alsaciens, avec l’avantage que c’est plus petit, pas connu, donc sans touristes ni stands de cartes postales. Par contre, je t’en ai ramené des photos, tu vas voir. Un alignement intimiste, quoi.
Cap sur les carrières de Bergholtz, dont les caillasses ont été converties en églises comme à Bergholtz justement, ou à Guebwiller. Jusqu’à vingt mètres de haut, six-cents mètres de long, en activité depuis le 16ème siècle… attends, je te le fais en chiffres romains, c’est plus classe : XVIème siècle. Depuis c’est abandonné mais ça sert de lieu d’escalade.
Et c’est justement en fin de carrière (non, pas la mienne, mon canard, t’as pas fini de me supporter), que je fus éblouie. Qu’annoncé-je ! Ebahie ! Subjuguée ! Conquise telle un continent vierge (le continent, hein) ! Les yeux en extase, le cervelet en surchauffe, les sens en alerte, voilà que je le vis…
Prends un squelette plutôt fin, enveloppe-le de muscles, emballe le tout dans une combinaison moulante, accommode de quelques cordes et de mousquetons, et tu obtiens un grimpeur dans les falaises et l’envol de Karina-Iris pour Mars !
Pour me remettre de mes émotions, je suis allée à la Croix de la Mission, qui attend là depuis le même XVIème siècle, face à la plaine et plus loin aux Alpes Bernoises. Avec la Jungfrau, le Mönch et l’Eiger qui dépassent. Nous finîmes par un chemin en balcon avant de rejoindre Guebwiller et le bar ! Crois-moi ou pas, moi je vais m’inscrire dans un club d’escalade… Et flûte, j’ai le vertige… Bon ben je vais continuer la rando, alors !
Karina-Iris
























































