Si je te dis Gertwiller, qu’est-ce que ça t’évoque ? Comment ? Un village qui se termine pas par « heim » ? Bon, on n’est pas rendus je te le dis. Alors je t’explique : c’est non seulement le village d’où on est partis ce matin, mais aussi la ville du pain d’épices alsacien. Y’avait tellement de choses à vendre dans le temps, notamment le vin, qu’en échange, on achetait des épices et voilà le travail !
Si je te dis Heiligenstein, t’en penses quoi ? Mamma mia, c’est pas possible ! Un village qui se termine pas en « willer »… Mais c’est qui ce bourrin ? Ça veut dire « Pierre Sainte », voire « Sacrée » mais le principal c’est ? C’est ? Regarde autour de toi, observe, fais ton Sherlock, réfléchis… Il y a quoi tout autour ? Des vignes, ah tout de même ! Eh oui, les cinq villages du coin sont les seuls où tu trouves le cépage Klevener. La spécialité. Non, pas le Klevner qu’est une sorte d’assemblage, mais le Klevener avec un « e » en plein milieu. Fais-moi confiance, tout ce qui se situe au-dessus de 11°, je connais ! Ici avec les Romains, on fait du vin dès le 3ème siècle. En Alsace, tous les chemins mènent au pinard, c’est ce qu’on appelle la Route des Vins, laquelle passe ici. Eh, culturel aujourd’hui, non ? Là, nous abordâmes la montagne, impressionnante comme un monstre surgi du brouillard, et froide comme un cul de lézard. Mine de rien, nous prîmes de l’altitude, parce que les 420 mètres, ils n’allaient quand même pas se grimper tout seuls.
Si je te dis Truttenhausen, que me réponds-tu, ô lecteur distrait et aussi cultivé qu’une parcelle en jachère ? Tu me dis rien parce que t’as peur de te tromper ? Je te demande même pas si tu connais Herrade de Landsberg, non, stop à la traumatisation du lecteur. C’était une abbesse un peu bonne pâte (ouh qu’elle est drôle celle-là si tu la comprends !), une littéraire qui te pondait des poèmes en latin plus vite que je t’accouche d’un compte-rendu. Elle a fondé l’Abbaye de Truttenhausen au 11ème siècle. Entre incendies et autres destructions, il reste les ruines de l’église de 1467, et la tour de 1490. C’est une propriété privée appartenant à la famille De Turckheim, mais une sympathique dame nous y a gentiment autorisés à visiter les ruines, et on la remercie. Sache donc, ô lecteur assidu, érodé, que… non, érudit, pardon, que donc tu vois là des photos rares. Je t’ai fait le forfait ruines, parc et arbres remarquables de Truttenhausen. Non, non, ne me remercie pas, c’est cadeau pour la nouvelle année.
Si je te dis Landsberg, ça t’inspire quoi ? Pardon ? Une station de tram au Neudorf… quelqu’un a-t-il un anti-dépresseur pour moi ? Bon alors on y va : c’est vers 1200 qu’un certain Conrad de Vienhege a fait construire le château. En fait t’en as même deux pour le prix d’un : le vieux château de 1200 et le nouveau château de 1235. Remarque dans l’état où c’est, j’ai pas trop fait la différence ; y’a encore des sagouins qui ont tout cassé. Tu crois qu’ils nous auraient laissé au moins un château entier dans les parages ? Enfin bon, tu m’aurais vue redescendre en forêt à glisser sur le chemin verglacé ou m’enfoncer dans la boue, tu aurais pu apprendre de nouveaux jurons !
Si je te dis, Barr, tu vois quoi ? L’acteur du Grand Bleu ? C’est vrai, pour une fois on est d’accord, mignon le Jean-Marc qui pataugeait avec les dauphins, torse nu et… Ne nous égarons pas, je suis une rédactrice sérieuse. Réfrène tes pulsions ma grande, reviens à Barr, le village viticole, avec son centre-ville, ses boutiques,… n’empêche que quand je vois le Grand Bleu, je frétille. Plutôt genre baleine bleue de froid que truite vivace mais… Oui, oui, j’en reviens à la randonnée. Si je te dis Gertwiller, qu’est-ce que ça t’évoque ? Ah quand même ! Le Domaine Herr, bien sûr ! Notre animateur, Jean-Luc, a assuré une fois de plus. Du vin, du café, du thé, la galette de l’Epiphanie, et le bel accueil chez Herr ! Avec dégustation de ? De Klevener de Heiligenstein bien sûr ! Qu’on appelle aussi le savagnin rose. Voilà comme j’aime démarrer une année, moi !
Karina-Iris

















































