Klaxons, plein de gens au bord de la route, un service d’ordre, des gendarmes à la circulation, des routes fermées, et pas moyen d’aller acheter mes confitures du Climont. Mais j’ai vu la caravane publicitaire. De quoi ? De la 5ème étape du tour d’Alsace, de Ribeauvillé au Champ du Feu, voyons !
Bon, côté cuissots bronzés, maillots moulants, giclées de sueur, muscles bandés, ahanements virils, tout ça tu oublies, j’ai pas vu le peloton, non, moi comme une cruche, j’étais sur les sentiers pendant ce temps !
Figure-toi que pendant ce défilé de testostérone en emballage polyester, susceptible d’éveiller en moi la créature conquise, de faire vibrer ma corde sensible, de stimuler ma face fleur bleue affamée, ben moi je me baladais sur les hauteurs de Fouday, à regarder les sapins ! Encore loupé, pas dans la « the place to be », la fille !
Donc depuis Fouday, cap plein est. A propos ça commence à bien faire, j’entends ici et surtout là des réflexions comme quoi à l’inverse d’une boussole, ta rédactrice n’indiquerait pas toujours le nord. Et qu’elle serait assez souvent à l’ouest. Et alors ? D’abord, à l’ouest, contrairement à ce qu’a remarqué un certain Erich Maria (très fin, non ?), il y a souvent du nouveau. Ensuite, à l’ouest je n’ai pas toujours besoin d’être sage parce que comme le chante Le Lait, « a l’ouest, ma gentille, à l’ouest, je te plumerai ». Voilà. Content, là ? Je peux continuer ? Tu dis ? Je devrais faire des sudokus pour avoir le nord en face ? Je ne réponds même pas. Na !
Bon alors je reviens à ma rando. Donc Waldersbach, passage sous Belmont, enfin Bellefosse et retour par la Combe où la vue est grandiose. T’as toute une partie de la Vallée de la Bruche avec au fond les Donon. Je te rappelle que le pointu c’est le Petit, donc logiquement l’autre c’est le Grand. Bref j’étais médusée (rien à voir avec la gélatine urticante), scotchée. Ensemble, nous fûmes exaltés, émerveillés, éblouis même, bien que le soleil ait fait la tronche toute la journée. Je cherche un mot qui résume tout ça. Attends mon canard, je vais te le trouver. Ah ça y est, je l’ai. Beau. C’était beau !
On a même fait dans le culturel puisque je suis tombée sur la citation « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». Signé Sénèque. Ben du fond de sa Rome Antique, il a pas dû crapahuter souvent dans les Vosges, le Lucius ! Tu sais ce que je lui réponds, moi, du fond de mon Alsace Contemporaine ? Ben j’ose moi, j’ose plein de trucs et pourtant ils restent difficiles ! T’en dis quoi, le philosophe de mes… enfin qu’il vienne un peu me le dire en face, que je lui fasse perdre son Latin à celui-là !
Donc c’était une journée magnifique même si j’ai pas vu le passage du tour, de mon idole, mon homme de roue préféré, mon vélocipédiste favori : John Maillot.
Quand je pense qu’avec mes exploits sportifs, moi randonneuse remarquable, trébucheuse éminente sur des rochers glissants, cascadeuse involontaire sur des sentiers boueux, eh bien moi, on me donne même pas le maillot à petits pois carottes !
Karina-Iris










































