Tu connais le principe d’Archimède ? Non ? M’aurait étonné. Je t’explique. Tout corps plongé dans la boue reçoit en retour de cette boue une aspiration salissante de la chaussure ainsi absorbée, ainsi que des projections sur tous les habits. Bon je l’ai adapté, j’reconnais. De toute manière, tu sors de là, tu peux expérimenter le truc de la baignoire… à mon avis, le gars Archimède a dû transiter par Ferrette dans son existence de Grec Ancien.
Côté culture, ta rédactrice s’est plutôt transformée en limace errante sur une surface spongieuse, avant le mode défricheuse façon Indiana Jaunes. Aurions-nous su, nous eussions apporté nos machettes, nos couteaux suisses à trente-deux lames et un tire-bouchon, nos tronçonneuses, nos castors personnels, et tout ce qui permet de grignoter le bois. Nous nous transformâmes en bûcherons intrépides, en débardeurs acharnés, nous déplaçâmes des troncs entiers, nous taillâmes des branches, nous arrachâmes des feuilles, nous nous battâmes, ou battîmes, je le sais jamais celui-là de toute manière, contre les éléments. Bref on était grave dans la mouise.
A la pause midi, le luxe : une cabane ! Evidemment, une fois au sec, c’est là que la pluie s’est arrêtée ! Et là tu vois, t’as les chaussures qui sèchent, le parapluie au chômage et l’estomac calé, devine quoi ensuite ? Ben on repart !
C’est là que c’est devenu vicieux et pas dans le sens où tu penses, Hortense (à supposer qu’il y ait une Hortense qui me lise). Chemin plat, large, à peine plus boueux qu’une mare aux canards à demi sèche, et tout à coup, comment dire : je vais te tenter une onomatopée (on se calme, c’est pas une insulte). Ça donne un truc du genre : splltch… wfllrgglp… et ça se termine toujours par « oh merde ». La flaque d’eau que tu estimais à 2 centimètres de profondeur se révèle un trou d’eau aussi profond que mes dernières pensées du soir, et là tu espères juste récupérer ta godasse même si elle s’est transformée en aquarium à tétards. Tu jures, tu pestes, tu maudis, tu détestes, mais le mal est fait. Et là, là, tu vois quoi ? Une apparition, un truc de malade. Sont là à te narguer tout en et à se demander pourquoi les bipèdes qui ont conquis la planète s’amusent à patauger dans le marécage et à les prendre en photo. Zébu mais z’avais pas encore bu pourtant ! Mais non, zé pas bu ! Et pourtant me voilà en pleine savane ! Eh oui, des zébus, ou du moins des bestioles qui leur ressemblaient ! Pu… euh non, bor… non plus… saleté de réchauffement climatique ! Atmosphère moite, je me croyais en Afrique ! On voit de ces trucs dans cette asso, tu viendrais, t’y croirais pas !
Tu me croyais zau bout de mes zémotions ? Que nenni ! Voici un canyon, une fêlure tectonique, le Grand Rift Alsacien, la dérive d’incontinents, une faille tempo-spationnelle, un gouffre où s’engouffrer, un vertige calcaire, un néant derthalien, et tout le bazar, mon canard, ben il ne porte même pas de nom. On parle de l’Erdwiebelenfelsen, mais va placer ça dans une soirée ! Et là-dedans se trouve la Grotte des Nains. C’est joli comme coin, en quelques pas, t’es dans un décor de cinéma, tu t’attends juste à ce qu’Indiana Jones (le vrai) arrive sur son canasson et que son fouet dérape pour te claquer le postér… enfin revenons à nos… non, y’avait même pas de moutons. Ambiance colo au centre de vacances Don Bosco à Ferrette. Le charme des années soixante-dix, un accueil de qualité, des gens super sympas, j’ai a-do-ré. Et demain, je te parle de leur chapelle, elle te donne direct envie de te (con)fesser. Indie ! Reviens avec ton fouet !
Karina-Iris























































