Faut qu’on m’explique l’intérêt d’aller en Moselle en voiture, pour revenir dans le Bas-Rhin à pied, puis passer des clôtures de barbelés et patauger dans la boue pour revenir en Moselle ! Enfin ne nous énervons pas. Aujourd’hui donc, balade entre Moselle et Alsace Bossue, là où la carte ressemble à une pièce de puzzle emboîtée dans le Plateau Lorrain.
Rarement je me suis farci autant de monuments historiques en une seule journée ! Le château de Fénétrange classé en 1982, le château de Diedendorf en moins bon état, classé en 1977, le pont sur l’Isch inscrit en 1986 et on finit carrément par une ruine, le Geroldseck de Niederstinzel classé en 2000.
Le matin, la météo n’était pas engageante et pour tout dire, je n’avais pas envie de me lever. J’ai pris mon courage à deux mains mais avec des gants, j’ai pris le taureau par les cornes (ne me voyant pas le prendre par la queue), j’ai tiré le diable par la queue (sans toucher à ses cornes), et j’ai mis le cap sur Fénétrange. Oui là-bas, tout se finit en « ange », genre Hayange, Florange, Puttelange, ou même Plumlésange, Chantelamésange, Kommecététrange, Noublipatavidange, etc… Belle découverte que Fénétrange, qui a conservé une partie de son patrimoine médiéval et dont le château des 16ème au 18ème siècle, domine la Sarre.
Après un entraînement dans la boue digne d’une émission de téléréalité, nous voici arrivés à Diedendorf (pas d’ange, c’est le Bas-Rhin), avec son château du 16ème siècle. Endommagé en 1944, il a été racheté et on espère qu’il retrouvera un jour sa splendeur passée, mais il y a du travail ! Sa silhouette est inattendue dans ce décor vallonné. Ayant franchi la Sarre gorgée d’eau (en même temps, c’est une rivière, donc…), nous avons fait un détour par Wolfskirchen (pas de « ange » ni de « dorf » ou de « heim ») pour redescendre vers l’Isch, un affluent de la Sarre, et admirer le fameux pont à double arche. Construit au 16ème siècle en calcaire et en grès, il est toujours en place, comme lieu touristique.
Je pensais échapper à la traditionnelle ruine de château-fort. Penses-tu ! Celui-ci a la particularité de se trouver en plaine, posé ici au 14ème siècle pour surveiller la Sarre, et cerné de deux douves en eau. Plus précisément, il s’appelle le Geroldseck même si le pré tout autour est plutôt mouillé. Une constante de la journée aussi, le terrain détrempé, mais c’était bien organisé : boue pour bien salir les chaussures, flaques d’eau pour les nettoyer, et enfin herbe et graviers pour les lustrer !
C’est l’hiver. Si l’on sait qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, une aronde ne le fait pas davantage (à vos dictionnaires !). Nous avons eu le plaisir d’admirer de près une Simca Aronde 1300, construite entre 1956 et 1958. Pas forcément confortable, j’ai eu l’occasion de faire sur la banquette arrière des galip… enfin cela ne vous regarde pas, mais sympa à regarder, la charrette !
La ruine du Geroldseck et ses environs, sous un ciel de nuages gris, évoquait à certains l’Ecosse ; il n’en fallait pas plus à mon imagination pour y installer un monstre. Allez, comme je suis dans un bon jour, je l’ai pris en photo !
Karina-Iris


















































