Entre Bruche et canal

Comme c’est la première sortie de notre nouvel exercice, le 2025/2026 qui a commencé ce 1er septembre, j’ai pris une résolution. Je sais que tu attends de moi des comptes-rendus exhaustifs, précis, circonstanciés, objectifs, culturels, en bref, chiants. Mais c’est comme ça, je m’adapte et vais donc devoir écrire de manière sérieuse, en bon français, en me concentrant sur le récit de la journée. Dont acte.
Attends un instant,… Oui je me retourne, et alors ? Pas ma faute si on vient de croiser un jeune cycliste et qu’il est doté d’un croupion en béton ! Ça va, j’entre pas dans les ordres non plus !

Et donc finies les envolées oniriques au pays des bûcherons poilus, terminées les anecdotes quant à la vie de Sainte-Karina-Iris, sinon je t’aurais dit que du haut de son statut de sainte, elle regrette qu’au 7ème siècle les shorts cyclistes n’avaient pas encore été inventés. Non, non, place à la gravité, en piste pour les pensées profondes. Finies les histoires sous la ceinture, non on les fera en plein dessus, voilà.

Donc accroche ta ceinture justement, on y va pour la première : nous partîmes d’Eckbolsheim où nous dûmes improviser un nouveau parking, celui prévu étant occupé dans le cadre du messti d’Eckbo. Nous ne tardâmes point à rejoindre la Bruche après un passage dans les prés, et nous longeâmes la rivière nonchalante qui s’apprêtait là à se fondre dans l’Ill quelques kilomètres plus loin. Puis nous cheminâmes parfois le long de la piste cyclable et nous rejoignîmes le Canal de la Bruche. Nous apprîmes que ce dernier fût construit au 17ème siècle sous Vauban et qu’il resta utilisé jusqu’en 1957.

Tout le long passe la piste cyclable EuroVélo5 qui va de Londres en Angleterre jusqu’à Brindisi en Italie. Nous ne pûmes pas apprendre si la traversée de la Manche se pratique en pédalo. Oh mon cana… palmipède, celui-là a de ces cuisses… Et encore un qui file,là, t’as vu ? Et… Ah mince, qui a mis là cette racine ? Ben quoi, mon retournement de tête est un automatisme, j’y peux rien ! Au lieu de rigoler, aide-moi à me relever !

Bon du coup, côté culture, je crois qu’on est bon. Ah oui, la Bruche prend sa source près du Climont à 662 mètres d’altitude et finit 77 km plus loin, et aussi 527 mètres plus bas, à Strasbourg. Oh la la, regarde-moi ça, trop beau, je ferais bien du tandem avec lui ! Vise ce maillot, ces pectos, ces… Oh mais avance, toi devant, ça m’évitera de te rentrer dedans !

Ah mais voilà « Chez Gaby », jolie terrasse au bord du canal. Ça tombe bien, j’avais soif, moi. Faut que je me remette de mes émotions. Vous avez de la bière ? Génial ! Comment ça, sans alcool ? Mais pourquoi pas une marche sans chaussures ? Du vélo sans selle tant que tu y es ? Mais une bière sans alcool c’est, je sais pas moi, comme un chauve sans cheveux, une autruche sans plumes, mais c’est quoi cette mode… Oh, joli celui-là aussi, en cuissard jaune, avec son maillot blanc, mamma mia, je vais arrêter la rando et me mettre au vélo, moi ! Désolé mon canard, ça a encore dérapé pour cette balade, la prochaine fois, promis, je fais sérieux, et tu vas bien neurasthénier quand tu vas lire mon compte-rendu barbifiant, lénifiant, soporifique. Si, si, je tiens toujours mes promesses… sauf quand la bière me les fait oublier ! Garçon ! Un autre cyclis… pardon, une autre bière, s’il vous plaît !

Karina-Iris

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