On dira ce qu’on voudra, mais comme on a commencé par une méga descente, je me suis méfiée. Savez quoi ? J’aurais dû me méfier davantage. Parce que voilà le Seealbsee tout beau, tout mignon, dans son écrin de montagnes. Puis, après avoir fait le plein d’eau et pour certains, pris un bain, j’ai commencé à me dire que l’écrin de montagnes c’est joli mais que, pour en sortir, faut grimper. Mon instinct de randonneuse aguerrie ne m’a pas trompée : montée cool en forêt mais après, c’était le long de la falaise avec des filins de métal pour s’accrocher.
J’ai crié, non pas Aline, mais au-secours ! Y’a un beau pompier quelque part pour me tirer… de là ? Y’en avait pas et après, heureusement, voilà la Meglisalp sur un joli plateau (enfin un plateau, tout est relatif). Mignonne station de montagne avec son église et surtout son auberge. Re-plein d’eau parce qu’entre nous, qu’est-ce que j’ai bu ! De l’eau, mauvaise langue : J’ai dû faire du trois ou quatre litres, comme une Twingo, quoi.
Puis la montée vers le Col du Widderalpsattel que celle-là, j’aurais pas voulu la descendre. Parce qu’après, il y avait la descente que j’aurais pas voulu remonter.
Jamais le même paysage, vallées, cols et toujours le Säntis qui nous narguait du haut de ses 2502 mètres. Qu’il peut attendre longtemps que je le gravisse, celui-là !
Et là attention, poésie : au haut de la dernière montée le long d’une falaise aussi raide que calcaire, tel un paysage onirique imaginé par quelque dieu alpiniste, voici qu’apparut le Lac du Fahlensee dans son écrin de… ah non, je l’ai déjà placé, lui… dans son emballage alors… non plus. Alors va pour le décor de conte de fées. Enfin sans le château et tout le tremblement.
Moi j’ai surtout reniflé l’odeur de la Quöllfrisch, la bière locale d’Appenzell après cette journée crevante mais de toute beauté. Et je ne te parle même pas des petits Suisses gambadant comme des chèvres et que j’ai renoncé à rattraper. Tous plus mignons les uns que les autres, que je trouve même du charme à leur parler râpeux. En parlant, ils roulent autant les « r » que moi les caillasses quand j’essaie de pas me casser la gueule dans la descente.
Soirée avec les étoiles qui s’allument et en tête un vieux Schlager de Heino « Blau blüht der Enzian » car qu’est-ce qu’elle est bonne la gentiane, pour admirer les montagnes dans la nuit en laissant l’esprit, hips… divaguer dans l’air frais.
Bain de pieds dans le Fahlensee et, me dénoncez pas, hein, un autre verre de Enzian, enfin de gentiane !
Karina-Iris (avec sa gentiane)












































