Aujourd’hui, virée dans l’Alsace Bossue. Rien à voir avec Notre-Dame qui fait l’actualité ce week-end (j’ai pas pu m’empêcher de la faire, celle-là). Pourquoi donc que ça s’appelle l’Alsace Bossue ? Figure-toi qu’au 11ème siècle, l’évêque Gondrand de Lorentzen, aussi franciscain que voyageur, est revenu d’Afrique du Nord avec un troupeau de dromadaires qui se sont mis à brouter les pelouses de l’évêché. N’en fallait pas plus pour que les paysans payant la dîme à l’évêque en question se mettent à se moquer de son élevage, et qu’on parle très vite de l’Alsace Bossue !
Et voilà pour la culture ! Content ? Non ? Ben t’as raison mon canard parce que c’est pas vrai du tout ! Non mais réfléchis un peu, quoi, faut pas non plus tout avaler, comme disait ma grande tante Solange (nom très mosellan, va comprendre cette vanne aussi, tiens.
Le nom viendrait de la topographie des lieux, tout en vallons et collines, ou alors du fait que, rattachée à la France en 1793 seulement, la région devenait un peu la bosse sur le dos de l’Alsace. Tu vois cette sorte de pièce de puzzle qui émerge du Bas-Rhin pour s’encanailler dans la Moselle. Bon maintenant que t’as raccroché les wagons, apprends qu’on est partis de Dehlingen pour patauger dans les chemins boueux jusqu’à Lorentzen et son château du 14ème siècle. C’est pas une ruine, non, mais si ça continue comme ça, ça en sera une bientôt. M’a fait mal au cœur de voir ça dans cet état.
Côté bestioles, des chevreuils, ou des biches (trop loin pour que je te le précise), des moutons, et un rat pataugeant dans un fossé. A la vue de ce dernier, j’ai évité les cris d’or frais, je me suis… Hein ? Une faute ? Ou ça une faute ? Paraît qu’on parlait du ululement de la chouette qui effraie et qu’on a confondu avec un cri d’orfraie, que j’ai jamais vu cet oiseau d’ailleurs. Voilà. Un peu marre de me faire corriger tout le temps, c’est lassant, tu sais… Donc oui, la chouette chuinte et parfois elle effraie.
Pourquoi je mets ça, moi ? Ah oui, le rat ! Beurk ! Si j’avais porté un jupon je l’aurais remonté. Déjà que je grimpe sur l’armoire à la vue d’une souris alors un rat, tu penses… Un rat qui tatouille, un rat gondin, un rat tiboisé, un rat qui tisse large, l’idée de voir un rat tôt, tout ça je veux bien, mais un rat qui nage sous mes pieds, je hurle, je glapis, j’ulule même ! J’en deviens cantatrice dans les suraigus, la Callas du 4000 hertz, la perceuse de tympans, la fêleuse de cristal, la…
Stop, on se calme. Souffle ma grande, le rat passe (et c’est pas un oiseau de mauvais augure… oups, j’ai pas pu résister à la faire), ravale ta peur, raccommode ta tenue, voilà, tout va bien. J’allais t’oublier le site gallo-romain avec ses murs qu’ont environ deux-mille ans, puis le musée la Villa à Dehlingen, et son sympathique accueil ; et enfin le marché de Noël de Dehlingen. Bon en même temps en décembre, je m’attendais pas particulièrement à un marché de Pâques, je précise pour les intellos qui me feraient la remarque.
Karina-Iris

















































