Aujourd’hui mon canard, nous eûmes maille à partir avec un de tes cousins. Le combat fut acharné, nous luttâmes, nous résistâmes, nous nous battîmes, nous hurlâmes, nous nous défendîmes sans relâche dans ce nouveau combat de gladiateur dont l’arène était une petite rue de Stampoumont.
Car lorsque soudain nous ouïmes des oies, nous comprîmes que l’affrontement serait inévitable. Et il le fut. Notre animateur se montra courageux face à ce jars d’assaut qui nous menaçait de son bec menaçant tout en nous couinant dessus comme un sauvage. Oui une oie, ça cacarde, je te l’accorde, mais ce jars-là couinait. On sait que le jars dîne hier mais celui-là avait faim aujourd’hui ! Bon relis-là, celle-là, tu la comprendras mieux.
Et donc ce gras volatile avait décidé de nous barrer le passage pendant que madame l’encourageait en cacardant, elle, alors que lui jargonnait en couinant. L’affaire s’annonçait compliquée mais le bâton repoussoir fit son effet. Sans taper la bestiole je précise, tout en douceur hein. Et même une fois tous passés, le jars refusait de dire j’arrête, il pensait j’articule pas bien, ils captent pas.
Pour le calmer définitivement, il a fallu que je sorte de mon sac-à-dos le mode d’emploi de mon four électrique, que j’emmène toujours en rando parce qu’il peut servir. La preuve : je l’ai brandi devant le jars en lui souhaitant un Joyeux Noël, on l’a plus entendu et il est retourné faire le malin auprès de sa belle. Rassure-toi, aucun animal n’a été maltraité dans cette histoire.
Comment ? Si ça marche aussi avec la notice d’un four au gaz ? Oui bien sûr. Que je te parle de notre rando quand même. Donc superbe parcours de Colroy-la-Roche vers Stampoumont et sa chapelle de 1960, puis Ranrupt et enfin le Château de la Roche. Oui ils ont pas eu le temps de lui trouver un nom entre sa construction tout en-haut d’un rocher au 13ème siècle, son siège au 16ème et son démantèlement dans la foulée.
Tu disais ? Si avec l’oie j’ai enfin trouvé plus grasse que moi ? Tu sais que là je devrais m’énerver ? Que le sujet est sensiblement tabou ? Mais d’abord j’ai pas envie de gâcher cette merveilleuse journée de presque vingt kilomètres de rando, et ensuite faut que j’aille récupérer mon frère Kévinou-Gérard qui fait les 4×8 à l’usine. Il aime bien son nouveau job : noyauteur. C’est lui qui met les noyaux dans les dattes venues d’Outre-Méditerranée. Et alors non, la technique du mode d’emploi pour éloigner un jars ne marche pas avec celui de ton écran plasma.
Karina-Iris























































