L’inconvénient des collines, c’est que ça monte, ça descend, ça monte, ça descend, ça sait pas ce que ça veut. L’avantage des collines, c’est que c’est un point de vue différent dès qu’on arrive en-haut. Genre montagnes russes en moins secouant. Ben ça s’appelle des montagnes russes, mon canard, j’y peux rien à la situation géopolitique… Allez, on va appeler ça un plat népalais. Non, pas un plat qui se mange comme le daal-baat, mais un plat genre faux plat, donc pas un vrai plat, mais pas un faux non plus car il ne faut pas y faire de faux pas.. descente inversée ou montée déguisée. Non mais il y en a, c’est à la virgule près qu’ils te contrôlent tout !
J’en étais où, du coup… Ah oui : les collines. Non, pas comme le prénom ! Avec deux « L », comme dans « Apolline », là, tu comprends ? Les collines de l’Outre-Forêt, au pied du nord des Vosges du Nord. Et à ton avis, pourquoi j’aime bien le secteur ? Hé oui, parce qu’on y produit du vin ! Paysage de vignes inattendu ici. Oui tu connais le vignoble du Haut-Rhin, ou de l’ouest de Strasbourg, mais là-haut, il y a du bon vin aussi. Va en déguster à la Cave de Cleebourg et tu m’en diras des nouvelles ! Puis s’il te plaît pas, c’est pas grave, je le boirai moi-même.
C’est entre les collines (toujours avec deux « L » comme dans « Cloclo ») que nous… Pardon ? Ah si, il y a deux « L » dans « Cloclo ». D’accord ils se suivent pas mais commence pas à chipoter, j’ai un compte-rendu à faire, moi !
Bon avant que je m’énerve, donc… C’est entre les collines (avec deux « L » comme dans « libellule »), et sachant que oui, dans « libellule », il y a quatre « L » ce qui me fout en renaud ! Et toc ! Tu l’as pas vu venir celle-là, hein ? C’est donc entre ces foutues collines que nous découvrîmes Oberhoffen-les-Wissembourg, Steinseltz, Bremmelbach et Cleebourg, charmants villages nichés au pied de vignes millénaires, havres de paix dans la torpeur de ce printemps naissant que célèbrent déjà les oiseaux surexcités par la clémence météorologique. Selon moi, trois moineaux gourmands et un merle apathique qui commencent à draguer leurs dames.
Depuis les Romains qui ont apporté la vigne, il a bien fallu stocker tout ce pinard (je peux pas tout boire non plus), alors dans Cleebourg, les maisons alsaciennes sont assez curieuses. Des caves très hautes avec la fameuse porte voûtée pour y entrer, sur lesquelles on a déposé des maisons à colombages comme on a pu. Ça fait une rue étroite entre les hautes constructions. Je suis sûre que les américains s’en sont inspirés pour construire New York. A eux la Grosse Pomme, à nous le bon raisin !
Et puis il y a l’Histoire, bien sûr. Ici tout près de la Ligne Maginot. Des enfants qui jouent avec un étrange objet qu’ils ont trouvé, un grand boum, et un village, Bremmelbach, d’un peu plus de cent habitants, meurtri à jamais. Je m’en souviens encore, quand la nouvelle est tombée… Six enfants victimes collatérales de la Deuxième Guerre Mondiale, ce 19 mars 1981. Grosse émotion en voyant cette large tombe, dans ce cimetière entre les collines (avec deux « L » comme dans « llorar », enfin « pleurer » en Espagnol).
Lien facebook vers le drame de Bremmelbach
Karina-Iris





































