On dira ce qu’on voudra, le meilleur réveil c’est avec un café et la vue sur le Fahlensee depuis l’auberge du Bollenwees. Dont on allait s’éloigner, vers le haut évidemment, vers un nouveau col (j’les compte plus). Petite bruine, mais j’allais pas râler après deux jours de chaleur. A peine trois quarts d’heure plus tard, nous voilà au vertigineux Col du Saxerlücke avec la vue sur le Rhin, sur l’Autriche en face, et probablement même le Lichtenstein.
C’est là que j’ai eu une révélation : je ne ferai jamais d’escalade ! Rochers impressionnants, arêtes ciselées (rien à voir avec l’impressionniste du même nom), chemins à flanquer la frousse à un chamois débutant, et le vide, encore le vide, toujours le vide. Faites que jamais je ne me réincarne en oiseau ! Tu me vois en chouka ou autre volatile qui aurait le vertige en voulant sortir du nid ?
Et que je te monte encore sur un joli sentier en lacets avant de me retrouver sur un autre sentier en balcon avec tout en bas, l’auberge de la veille. Là, c’était une succession de falaises et de pics que nous avons contournés sur notre confortable chemin. Même dans le brouillard, ils sont impressionnants ! Cette fois, ce sont les Dolomites qui étaient évoquées. Mais franchement, ils auraient pu mettre ça moins haut, avec un peu de plat autour, ça aurait pas été plus mal.
Après un énième col, une auberge ! Tiens donc ! Et un café, un ! Au Gasthaus Staubern avec en prime un petit concert de cors des Alpes. La surprise du jour ! Genre l’instrument fait deux fois la taille du musicien mais il est plus sympa que mon cor au pied ! Bravo l’animateur de nous avoir offert ce moment !
Et je monte, et je descends, et je remonte, et je redescends, toujours sous les immenses rochers qui composent la crête. Puis la montée franche et raide ne laissait plus de doute : bien que planqué dans le brouillard, c’était bien le Hoher Kasten à 1794 m qu’on était en train de gravir ! Et tout à coup, dans la purée de pois, des sons surgis de nulle part, fantomatiques, irréels, (j’aimerais mettre symptomatiques, mais ça ne veut rien dire ici) nous guidaient vers le sommet. De longues ondes sonores nous parvenaient de plus en plus nettes tels des appels d’une créature fantastique (je mets du suspens, hein ?).
Explication : plusieurs orchestres de cors des Alpes s’étaient retrouvés là-haut en costumes ! Pour nous, déjeuner sur des bancs face à la vue sur le brouillard et puis direction le téléphérique. Oui parce que nous on grimpe à pied et on descend en cabine ! Tu verras quand tu y seras, tu feras pareil pour t’épargner la descente ! Encore un petit effort pour deux kilomètres jusqu’à Schwende dans des prés verts (rien à voir avec le poète) et voici venu le moment de changer de chaussures.
On dira ce qu’on voudra, malgré le cours du franc suisse, les Alpes Suisses sont merveilleuses ! Merci encore à Jörg pour toute l’organisation et son rôle de guide sans failles.
Karina-Iris (devant son frigo vide)




















































