Pourvu que ça mousse !

Mi-laine, mi-coton, rien du tout, le temps était plutôt au t-shirt et short au moment de l’apéro en plein été.  Le magique « plop » à l’ouverture du crémant et voilà que tu te déhanches sur Mylène justement : « tu t’entêtes à boire un peu de tout, mais pourvu que ça mousse… »

A ce propos, je pense qu’on a inventé aujourd’hui un nouveau concept. Oui rappelle-toi, tu as le fameux apéritif dînatoire, tu sais le truc qui fait chic et que tu sais pas trop ce qui t’attend, est-ce que tu vas picoler assez pendant l’épisode, ou faut que tu prévoies de passer chez l’indien du coin en rentrant histoire de te finir tranquillement devant l’inspecteur Derrick. Pas clair le truc, tu apérotes, tu manges mais tu dînes pas, tu te mets les papilles en alerte rouge et là d’un coup, plus rien, c’est fini ! T’as plus qu’à choper le dernier tram et espérer que la boutique de l’indien en question soit encore ouverte. Cruel, non ?

Après t’as un vicelard qu’a inventé le cocktail déjeunatoire. Alors déjà je t’invite non pas à déjeunailler dînatoirement, mais à réfléchir au sens du mot cocktail en Anglais. Et là, my duck, wake up tu vas tomber de ta chaise, c’est pas moi qui a pondu le truc, je suis innocente. Tu regardes sur n’importe quel site où Grands Dieux je ne vais jamais, ben « cock », hein… tu vas comprendre vite fait ; et si t’as toujours pas capté, tu regardes « tail », ça te donne la même chose. Donc quand tu vas à un cocktail français, tu vas à un queue-queue. Pas ma faute.

Du coup nous les randonneurs affamés, on va simplement à un barbecue dont je t’ai déjà donné la définition dans un précédent article. Si, si, ben cherche, avec moi y’a pas de best-of, tu consommes sur le moment, tu apprécies, tu critiques, et tu passes à la suite.

Et comme je te l’annonçais, my duck, on a donc développé un nouveau concept qui est clair, sans équivoque, et qui a le mérite de te poser les choses. Attention le voilà comme aujourd’hui à l’étang… c’est l’apéro buvatoire.

Eh, pas beau, ça ? Tu vois, pas d’embrouille, pas de cachotteries, on est entre nous et depuis le temps que tu me fréquentes, tu pensais bien que je réfléchissais à la chose. Moi tu vois, je suis un peu le Rambo de l’apéro : c’est pas moi qu’a versé le premier sang…ria ! Fallait pas commencer ! Tu me cherches ? Commence par chercher une autre bouteille de crémant, meine Ente. Ta rédactrice a les doigts calcifiés, elle a l’encre qui sèche, elle a le gosier à marée basse, bref, elle a soif. Enfin un apéro quoi, un qui dit son nom !

Donc nous arrivâmes, nous apérotâmes, nous barbecutâmes, nous nous régalâmes de saucisses diversement calibrées, de brochettes, de légumes grillés, nous bûmes (trop sec, ce verbe, je trouve) des vins variés, nous nous baignâmes, nous nous séchâmes, nous bronzâmes même. Eh on est en août, quand même ! Après, on a vu des libellules. Tu connais ça, ben si, le moteur dans Bernard et Bianca ! Elle propulse le hors-bord à toute vitesse et ensuite elle est essoufflée comme moi après avoir parcouru la distance entre l’apéro et le barbecue. Comment elle s’appelle déjà ? Ah oui : Evinrude ! Voilà, d’ailleurs va prendre le machin en photo, j’en frétille encore des bras à essayer de l’attraper… Elle est plus rapide que moi, l’Evinrude, mais sans doute qu’elle s’est contentée de boire l’eau de l’étang. Chose que moi je ne ferai jamais, non, non, beaucoup trop dangereux, de boire de l’eau comme ça !

Karina-Iris

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