Week-end Suisse, jour 1 : montée à Bannalpsee

Ah la Suisse, ses vaches, ses chocolats, ses paysages, Heidi, Guillaume Tell et sa pomme, la bière fraîche au bord d’un lac… Bon en attendant, y’a aussi ses bouchons, et ils ne sont pas en liège. Plutôt en tôle.

Il paraît que dans le temps, à une époque où même moi j’étais pas née, l’humain était nomade. A priori c’est resté dans les gènes puisqu’à peine juillet venu, les Européens entament chaque année une grande migration. Un peu comme les cigognes sauf que c’est pas à la même saison.

Tu as du Néerlandais qui va chercher des coups de soleil en Italie, du Belge qui ne fume pas mais qui descend en Croatie, de l’Allemand qui attend sa bière en Sardaigne, du Danois dont tu te dis que vu la distance il aurait mieux fait de prendre l’avion, du Suédois qui ne met même pas Abba dans sa voiture, du Luxembourgeois qui va acheter de l’essence plus cher au sud, et du Français qui veut éviter les péages en France.

Alors tout ce petit monde s’entasse sur l’autoroute, résultat : ça bouchonne. Ça ralentit, ça reprend, ça accordéonne, ça patiente, et en même temps ça donne le temps d’admirer les chauffeurs routiers dans leur cabine, en marcel ou sans. Là tu as du Polonais, du Letton, de l’Estonien, du Turc, du Slovaque. Finalement les bouchons, moi j’aime bien : on voyage !

Bref ça a commencé à Bâle bien qu’on passe dessous. Puis comme ça tout du long car les Suisses ont une passion : construire des routes et des tunnels. Donc travaux partout. Et je te passe l’Euro féminin de foot à Luzern !

Bref, arrivée et parkage au frein à main à Oberrickenbach. Casse-croûte, à peine le temps d’avaler un coup d’eau et je te monte dans les sapins et les prés. Là aussi, les Suisses font pas dans la demi-mesure. Quand ils voient une montagne, ils la montent raide, ils la descendent raide, ou alors ils percent un tunnel et ils passent à travers ! N’ayant pas de tunnelier sous la main, mais m’étant judicieusement aperçue de la mise à disposition d’un téléphérique, me voilà livrée fraîche et guillerette au Bannalpsee. A attendre les autres en dégustant la bière fraîche au bord du lac comme attendu, pendant que l’Allemand qui se réjouissait de sa bière en Sardaigne se contentait pour le moment d’un Coca dans les bouchons.

Ici, on dîne à 18h30, donc ta bière tu l’expédies et tu t’installes autour du barbecue installé là à 1600 mètres d’altitude. Et après tu écoute le soliste du cor des Alpes et tu te mets à imaginer le beau Suisse ténébreux qui t’embarque dans sa cabane dans les alpages. Là, il enlève ses bretelles, il me projette sur son lit de paille, il s’approche, il roule autant les « R » que les mécaniques, il…

Hein ? Quoi ? Et zut, me suis encore endormie devant ma bière… Bon allez, dodo.

Karina-Iris Photos de Anne, Dominique et Frédérique

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