Parcours architectural, humaniste et artistique à Bâle

Bonjour Monsieur, excusez-moi, je… Euh oui, Güede Dàg, yes. Alors ich chercher où c’est qu’est l’Eurovision. Oui le truc des chansons. Sankt-Jakob ? Et c’est loin ? Comment ça en mai ? Vous sagen ? Fini ? Fertig ? Passé ? Mais on m’a rien dit, moi ! Et Louane alors, elle a gagné ? L’Autrichien, quel Autrichien ? Moi nix verstehn, Danke Monsieur. Ah mince, on démarre, alors parlant culture, on a démarré fort avec notre Bartholdi à nous : le monument aux Suisses secourant Strasbourg, inauguré en 1895.

Puis me voici à Sankt-Margarethen puis au Wasserturm Bruderholz d’où on a la vue complète sur Bâle. C’est là que j’ai vu le dinosaure géant. Si, si, regarde les photos au lieu de ricaner. C’est juste après avoir constaté qu’il y a du blé en Suisse. Voir photos également !

Puis je suis passée devant le musée Schaulager, contenant la collection Emanuel Hoffmann (juriste qui a collectionné des œuvres d’art variées au début du 20ème siècle) qu’on dirait un gros ballot de paille posé dans la zone industrielle. D’ailleurs à Bâle, tu passes en quelques instants d’une rue à un sentier, d’une voie de chemin de fer à un parc, comme le Jardin Merian, du nom de Christoph Merian, homme d’affaires du 19ème siècle dont la Fondation finance aujourd’hui encore bien des projets. Dommage qu’il ne m’ait pas connue, je l’aurais séduit et hop, me voilà baronne. Ou bourgeoise, j’aurais fait avec.

Passons sur Erasmus qui a vécu là au 16ème siècle et promenons-nous le long de la Brise. Nous longeâmes ladite rivière, nous tunnelâmes sous des autoroutes, nous admirâmes des graffitis contemporains, nous enviâmes les baigneurs, nous frétillâmes aux odeurs des barbecues, puis enfin nous débouchâmes sur le Rhin au pied des tours Roche : 178 et 202 mètres de haut, datant de 2015 et 2022, les plus hauts immeubles de Suisse et la Plaine Rhénane.

Puis là mon canard, j’ai traversé le Rhin, et deux fois même (oui, réfléchis, il a bien fallu revenir !), sur une sorte de grosse barque reliée à un câble et qui se propulse sans moteur juste avec la force du courant… Le truc marrant ce sont toutes les têtes de baigneurs qui émergent sur leur bouée, et le bateau de la police qui escorte les grosses péniches (non, arrête, je te vois venir, ce n’est pas un mot portugais).

Après ma flânerie le long du Rhin, j’ai hissé mon quintal (c’est une expression !) vers la cathédrale. Protestante, elle est construite en grès rose bien que située tout au sud de l’Alsace. Le projet était du roman mais en 1356, un tremblement de terre de magnitude 6 à 7, sans doute le plus important d’Europe centrale dans son histoire récente, a tout cassé, et il a fallu reconstruire, d’où au final le gothique.

Après un chat fort malpoli et des dragons cracheurs d’eau je te finis avec la Fontaine du Carnaval de Jean Tinguely, style une armada de mécanismes qui giclent de l’eau depuis 1977. Avec Dame de Saint-Phalle qui je pense carburait aux mêmes trucs que lui, ils ont créé tout un univers étrange. Puis tout près, voici une fresque murale avec plein d’artistes, ça tu vois, ça me parlait ! Ou encore ce tas ce vitres cassées, près de la gare. Je croyais que des extrémistes avaient pét… brisé des vitres, non, en fait c’est posé là exprès et on voit le visage d’une femme réalisé en impacts dans le vitrage… Original ! Et le pompon, c’est l’église Sainte-Elisabeth où « Dieu est (chaque) amour », LGBTs welcome ! Bravo, moi je leur donne douze points !

Et justement, la Halle Saint-Jacques ! Pas de drapeaux dehors, le désert, pas de son, pas de musique… Attends, je prends mon billet… Ah ben oui il avait raison le monsieur tout à l’heure, c’était le 17 mai… Bah oui ma grande, t’as confondu avec les dates de l’euro… de football féminin. Te reste plus qu’à aller en Autriche l’an prochain, bécasse !

Karina-Iris (Photos complémentaires Jean-Luc & Sophie)

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