Chez nous, on aurait continué à l’appeler le Langenstein, mais on est dans le 88, en France de l’Intérieur comme on dit, du coup hop, c’est devenu le château de Pierre-Percée. Il s’étire sur presque 120 mètres de long sur son rocher. D’où son nom original de Langenstein (Longue Pierre). Et pour faire joli, on le mentionne dès le XIIème siècle sous le nom de Longuicastro. On voit qu’on va vers le sud, non ?
A l’époque, ça frimait sévère parce que le château disposait d’un puits de deux mètres de diamètre et de plus de trente mètres de profondeur, ce qui épatait la galerie au point que les riverains surnommaient le lieu Petrae Perforatae en latin, devenu Pierre-Percée… et voilà le travail !
Comme les châteaux alsaciens, il a subi des transformations au fil des siècles mais c’est là aussi pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648) qu’il a été détruit. A l’époque, hélas, ils ne connaissaient pas le concept de Monument Historique !
Mais le plus étonnant est que les gens ont mis des siècles à s’apercevoir que le château serait beaucoup plus joli avec un lac autour, alors on a construit un barrage dans les années 1980 et cela fait aujourd’hui trente ans seulement que le Lac de Pierre-Percée existe. En Ecosse, on a habituellement un lac et on construit un château au bord. Dans les Vosges, c’est l’inverse : on construit d’abord le château et on se rend compte qu’il manque le lac !
La vérité serait-elle ailleurs ? Ben moi c’est comme ça que je vois le machin.
Le sentier de mémoire nous a baladés au travers de vestiges de la Der des Der, la Première Guerre Mondiale, dont la Grotte des Poilus, ainsi nommée parce que les archéologues n’ont pas trouvé de lames de rasoir usées autour. Enfin je suppose. Ou encore la Roche de la Pierre à Cheval et sa galerie creusée par les soldats. Mais aussi des sites restés naturels, comme le Rocher de l’Arche.
Ou le Rocher de Dame Galle qui était un fort en bois, dont on n’a pas eu à se farcir la visite de la ruine vu qu’il n’y a pas de ruine.
Descente par la Roche de la Soye, pierres patiemment sculptées par la nature au fil de décennies et de siècles d’érosion, soigneusement fignolées comme par le doigt expert d’un artisan céleste (elle m’a échappée, celle-là). La Soye qui veut dire la Scierie, activité qui a contribué au développement du village. J’en sais des trucs, hein ?
Et nous croisâmes la route d’un barbu exhibitionniste, pour alors découvrir deux Vierges minuscules et toutes mignonnes dans leur petite cage sur un arbre : la Vierge de Para et la Vierge Clarisse.
C’est au Donon, sur la route du retour, que nous picolâmes autour de tapas et… d’une tarte flambée au munster… Je n’en ai pas encore retrouvé l’appétit !
Karina-Iris

















































