En Forêt-Noire, dès que vous voyez « Bad » quelque chose, ça ne veut pas dire que c’est mauvais (ce n’est pas de l’Anglais), non, c’est un peu le « -les-Bains » de chez nous, ça veut dire qu’il y a des thermes. On a ainsi Bad Krozingen, Bad Herrenalb, ou même Baden-Baden, pour ceux qui ne comprennent pas du premier coup. Et aujourd’hui notre destination, c’était Bad Peterstal. Ayant décidé de réserver les bains pour le jour où nos articulations ne nous suivront plus, nous sommes partis à l’assaut de la montagne durant cette première journée vraiment automnale.
On va éviter des jeux de mots faciles tels qu’on ne badine pas avec la montée, ou autres badaboum ça monte, et plutôt grimper au Haberer Turm, une tour en grès érigée en 1899 en l’honneur de M. Albert Haberer, promoteur des bains du Renchtal. On en revient aux « Bad », donc. Avec seize mètres de haut, elle suffit pour donner le vertige et surtout offrir une vue sur les environs.
Autant en profiter pour la pause déjeuner, puisqu’ensuite nous attendait une descente vers… Bad Griesbach. Quand on vous disait que les bains, là-bas c’est important…, d’ailleurs ils ont carrément baptisé toute la région le Baden-Württemberg ! N’allant quand même pas jusqu’à en appeler la capitale Bad Stuttgart…
Une fois redescendus pour constater que nous nous trouvions au fond de la vallée de la Rench (la Renchtal, donc), nous nous doutions bien de ce qui allait suivre. Et ça n’a pas raté. Comme nous étions dans le bain (oh pardon, pas fait exprès, celle-là !), nous avons entamé une nouvelle montée tranquille pour bientôt apercevoir les toits de Bad… quoi déjà ? Ah oui, Bad Peterstal, où nous ne retournerions cependant pas en ligne droite.
N’oublions pas qu’en Forêt-Noire, ce sont aussi des bons vivants, ainsi ne ramènent-ils pas tout à l’eau, fût-elle thermale. Avec surprise, nous avons découvert un petit bar à bière en pleine nature. Vous mettez une pièce dans la tirelire et vous ouvrez votre canette en la dégustant dans ce superbe cadre. Il ne fallait cependant pas en abuser car à peine redescendus, nous avons apprécié la fameuse montée résiduelle, concept développé au cours de nombreuses randonnées, pour cheminer sur un sentier panoramique et affronter les tentations d’une fontaine à schnaps typique de la région. Des fioles d’eau-de-vie diverses sont proposées à la vente en self-service.
De retour à Pad Beters.. hps l’effet du schnaps, Bad Peterstal, nous pensions enfin sortir la tête de l’eau mais pour autant nous n’étions pas sortis de l’auberge car pour commencer nous avions du mal à y entrer. Rien d’ouvert dans le village or nous tenions à respecter la tradition. C’est donc à Oppenau, sur la route du retour, que nous avons fait honneur au Kaffee-Kuchen, les plus gourmands avalant même la fameuse pâtisserie portant le même nom que la montagne : la Forêt-Noire. Et même là, il y avait de l’eau… de-vie !
Puis enfin, sur la route, ne sachant s’il s’agissait d’un Bad Nuage en fin de carrière ou d’une facétie météorologique, nous avons pris sur les pare-brises quelques gouttes d’eau, non thermales celles-ci !
