Week-end Bad Herrenalb : journée diabolique !

Diable que cette unique montée fut rude ! Ce cher Jean-Paul (le Sartre), nous avait pondu son drame en trois actes à l’origine du nom de ce week-end et c’est donc l’aspect diabolique que nous avons expédié ce samedi.

Et le démon était partout, dans les lieux, dans le vent glacé, sur le moindre panneau, il nous guettait, nous narguait, nous menaçait, nous épiait, nous soumettant à ses tentations. Certains ont cédé à l’une d’elles se présentant sous forme d’un café pris au chaud à la Teufelsmühle, le moulin du diable donc, élevé sur ce sommet en 1910. Au prix d’une montée longue et raide qui nous a occupés toute la matinée. Et que dire des diablotins qui voletaient autour de nous… calme-toi ma grande, ce sont des parapentistes !

Sans nous risquer à le tirer par la queue (quand même, on a du savoir-vivre !) nous sommes passés par la Chambre du Diable… Oui ben je n’y suis pour rien s’ils appellent les choses ainsi, Teufelskammer en Allemand. Impossible d’échapper à l’influence de Lucifer, alors qu’il s’agit d’inoffensifs et grandioses rochers cachés dans la forêt ! Comme quoi il y en a vraiment qui voient le mal partout.

Même les gens semblent liés au Malin, comme le montre la plaque commémorative d’un certain Hubert Waldteufel (le diable de la forêt si je traduis), dont je n’ai aucune idée de qui c’était.

Les feux de l’enfer ont ici fait fondre la neige, obligeant quelques huskies à troquer leur traîneau contre un char à roulettes. Ajoutez une forêt de bouleaux que nous avons traversée l’après-midi, et on aurait pu se croire en Sibérie au moment du dégel. Que le Diable m’emporte si ce n’est pas diablement bien imité.

Retour à Bad Herrenalb (pas de « Teufel » dans le nom, tiens) pour nous installer et après le dîner dans cette ville thermale (ben oui, il y a un « Bad » dans le nom), et entreprendre une virée nocturne vers les ruines de l’abbaye cistercienne. Alors je croyais que cistercienne veut dire que ce sont des sisters ou sœurs, qui habitaient ici. Que nenni ! Il s’agit de l’Ordre de Cîteaux, en bref, des bénédictins plus bénédictins encore que les originaux, donc ça ne devait pas vraiment rigoler. Puis l’abbaye a été détruite durant la Guerre de Trente Ans et il n’en reste que la ruine de la chapelle. Cela ne nous a pas empêchés de boire un verre en ville pour nous détendre et tenter d’oublier enfin Satan ou quel que soit le nom qu’on lui donne. Allez, au lit maintenant !

Karina-Iris, photos de Sandrine et Christian

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