Tu connais la bête qui monte, qui monte, qui climonte, qui… La ferme ! Oui on est montés au Climont. Tu connais la bête qui monte au Climont ? Oui ben c’est moi. Mais quelle idée de monter sur ce machin !
Aujourd’hui, c’était la journée collante. Ça a commencé par les sentiers du style tu mets un pied dedans, t’as la chaussure aspirée (en espérant la retrouver parce que tu l’as quand même payée cher) et tu en ressors avec la chaussette à l’air en priant qu’il n’y ait pas de trou dedans.
Attends, je te le fais en direct : sssllllrpppppp, ou alors sssplllltccchhhhhh, enfin une onomatopée du genre… non ce n’est pas une insulte, enfin suis-moi un peu tout de même ! Onomatopée ! « Mot qui évoque par le son la chose dénommée ». Achète un Larousse ou demande avant, mais moi je peux pas à chaque fois t’expliquer ! Moi je fais dans la littérature et toi tu ergotes parce que je te restitue le contexte. Bref, ambiance de mai 2024 : chaleur, humidité, tropicalité, genre l’Alsace en 2124 où je serais déjà réincarnée en mollusque bicaudal obnubilé par les principes de reproduction pénétrante. Oui ben bon, hein, après on me critique, on m’invective, et même, je l’ai appris récemment, on me conspue, mais on m’attend tout de même.
Je vais te scotcher à ton fauteuil en t’annonçant que le Climont est composé de grès triasique, alors situe-moi le grès triasique, mon canard, c’était avant ou après mon arrière-arrière-arrière-arrière-derrière-dernière-arrière-fourrière-arrière-verrière-grenière-douairère-première-dernière-grand-mère ? Ah ben tu fais moins le malin là !
Bref, la boue, la gadoue, les sapins dans la figure pile à l’endroit où tu dois délicatement esquiver une racine vicieuse qui n’attendait que le moment parfait pour se moquer de ta délicate personne qui se casserait la gu…. qui se vautr… enfin qui se verrait, prise d’un soudain manque d’adhérence, se dissiper dans des allures nobles et dignes d’un surfeur californien dans un vide brumeux, puis se rétablir dans un équilibre mathématique pointu comme une équation panuniverselle afin de se retrouver en position aussi verticale qu’inespérée en ne subissant pas les sarcasmes aussi peu sincères qu’amusés de ses co-marcheurs. Sans parler des caillasses, mouillées, parfois moussues (c’est les plus pires), où tu poses un pied confiant avant de t’apercevoir que la c…asse en question n’attendait que ta semelle pour t’envoyer dans les myrtilles !
Après la gadoue et la déconfiture, voici la confiture. Celle du Climont. Enfin celleS au pluriel tellement y’en a. Tu l’aurais eue, toi, l’idée de la confiture de carottes au Gewürtztraminer ? Moi non plus, sortie de la mirabelle qui par ailleurs peut aussi se distiller. Par contre j’aime bien. Ça fait du bien en redescendant du Climont et de sa Tour Julius ! Allez je te laisse, demain j’ai barbecue.
Karina-Iris







































