Brouillard sur le Légeret ! Aujourd’hui encore, il ne nous a pas vraiment lâchés. Le thème du jour : l’Ouvrage du Simserhof par le dessus et par le dessous. Pour changer du grès, des monstres de béton armé ont surgi du brouillard, venus directement des années 1930 (non, quand même pas du fond des âges), encore plus impressionnants dans cette lumière diffuse.
Des tourelles que l’on imagine déjà prêtes à se soulever pour nous mettre en joue, des canons pointés, des rails anti-chars, pour nous rappeler qu’il y a quatre-vingt-dix ans se construisait la Ligne Maginot. Elle allait remodeler le paysage complètement rasé, même si aujourd’hui la forêt a repoussé tout autour.
Pour échapper temporairement à cet enfer, nous voici en route pour Holbach, y rendre visite à Notre-Dame de Fatima, où s’est organisée notre pause déjeuner. Profitant de notre balade forestière qui a suivi, le brouillard s’est remis à nous cerner, laissant émerger ici et là quelques fantômes de la Deuxième Guerre Mondiale. Halte au musée pour nous réchauffer et y être accueillis par notre guide. Après un film d’une quinzaine de minutes expliquant les origines de la Ligne Maginot, il nous a menés dans cette gigantesque ville souterraine, quatrième en taille et deuxième en puissance de feu, de cette ligne de défense, dont les tirs pouvaient atteindre la frontière allemande à douze kilomètres de là.
Ouvrage pouvant également héberger 876 hommes en autonomie pendant deux mois. Occupé par l’armée française dès 1939, puis par l’armée allemande à la capitulation de 1940, il s’opposa du coup par ses tirs à l’avance des Alliés à la fin de la guerre ! Au fil du temps, le Simserhof comme bien d’autres ouvrages est devenu un musée. Pas besoin d’Halloween ici pour frissonner devant l’horreur que rappellent ces milliers de tonnes de béton. Deux heures plus tard, nous en sortions avec la pleine conscience de notre liberté et de sa fragilité. Le Simserhof est par endroits décoré par M. Romain Simon, qui y a servi. Oui, le créateur du Père Castor et de Picotin !
