Autour du lac de Schwarzenbach

Un tour au barrage avant un détour par la tour et un retour au barrage. Panique pas, je t’explique. D’abord, il m’a fallu traverser le Rhin. Non, n’étant pas un canard, je l’ai pas fait à la nage mais classiquement, en utilisant un pont. Parce que je t’entends déjà : t’as loué une bouée ou t’as utilisé la tienne perso que tu trimballes autour de ta taille ? Je te connais, je te vois venir, je te prédis maintenant, et je prends les devants pour protéger mes arrières. Me voilà à Schwarzenbach, la rivière noire, quoi, c’est plus angoissant, où se trouve un barrage vieux de cent ans. C’est la plus grande réserve d’eau du centre et du nord de la Forêt-Noire et, du haut de ses 669 mètres d’altitude, il produit de l’électricité.

Maintenant que j’ai comblé ton appétit culturel, et avant que se réveille ton appétit stomacal, on y va le long du lac, parce que j’ai une montagne à grimper, moi. Courageuse, décidée, enthousiaste, enjouée mais non moins vaillante, je me lançai dans la montée pierreuse et racineuse, je m’aventurai entre feuillus et conifères dans une chaleur tropicale, au point que tu m’aurais fait jaillir un jaguar d’un buisson, je n’en eus point été étonnée. Et là, sur quoi je débouche ? Sur un lac ! Oui encore un, qui s’appelle le Herrenwieser See, soit le lac de Herrenwies… Non je sais pas ce que ça veut dire ! La prairie des messieurs ? ça sonne pas mal en fait.

Ensuite, nouvelle grimpette vers la Badener Höhe. Pour le nom, c’est bien trouvé : la hauteur de Bade ! 1002 mètres quand même. Là-dessus, attention moment culturel, le Grossherzog Friedrich I, autrement dit le Grand-Duc Frédéric 1er (qui n’avait pas un caractère de rapace, hihihi… contente de ma vanne), et ça sonne plus poétique en Français, non ? Bref le drôle d’oiseau a fait ériger là-haut la Friedrichsturm en 1891. Donc la… la… bon suis un peu, quoi ! La Tour Frédéric ! Et de son sommet, si tu y arrives après deux verres de rouge dans le cornet, tu vois toute la Forêt-Noire du nord et les ravages des diverses tempêtes donc la hélas célèbre Lothar fin 1999. En Français on aurait dit Lothaire mais je n’en connais aucun, moi, de Lothaire.

Moi ce que j’aime bien dans la montée, c’est la descente, alors j’ai mis le cap sur Herrenwies, le village, pour visiter sa Antonius-Kirche. Comprends : son église Saint-Antoine, ça fait tout de suite moins peur. Seule église paroissiale totalement cernée par le Nationalpark Schwarzwald, le Parc National de la Forêt-Noire, elle date de 1898. Moi j’ai bien aimé le retable. Je te l’ai pris en photo d’ailleurs. Il manque le martyre de Sainte Karina Iris, mais un jour on finira par en trouver une peinture ! Pour finir, voilà un cimetière original où tes cendres finissent au pied d’un arbre, avec une plaque sur ledit arbre, ce qui d’une part te fait retourner à la nature, et d’autre part interdit définitivement d’abattre l’arbre.  Le premier qui me dit que je deviendrai baobab parce que j’en ai déjà les rondeurs, il va sentir le sapin !

Karina-Iris

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