Sans trop se tromper, on peut dire que le thème du jour était la lumière. Celle de l’automne, avec un ciel tout en reliefs, et la végétation qui devient une véritable œuvre d’art (c’est poétique, non ?). Une randonnée en trois parties, dirons-nous.
Tout d’abord, au départ de Riquewihr, c’étaient les villages viticoles avec aussi Hunawihr et Ribeauvillé. Contrairement à ce qui nous avait été annoncé, nous avons transporté nos parapluies pour rien, car le soleil a illuminé les paysages de vignes en leur donnant des couleurs dans les jaunes, verts et rouges, qu’un impressionniste n’aurait pas reniées (on refait dans la poésie). Un paysage devenant spectaculaire lorsque se détachent les trois châteaux de Ribeauvillé, majestueux colosses sur leurs éperons rocheux (poésie dramatisée).

Ensuite, place à la culture avec l’histoire d’une femme sans doute en avance sur son temps, Marie-Antoinette Lix, née en 1839 à Colmar, et qui a réussi à combattre en se faisant passer pour un homme, jusqu’à participer au soulèvement polonais de 1863 et à la guerre de 1870. Cela tout en soignant des malades, et en réussissant à gagner de hauts grades militaires, ce qui n’était en théorie pas possible à l’époque pour une femme (c’est pas poétique, mais alors c’est sacrément héroïque).

Place enfin à la nature et aux ruines, du style que nous n’avons pas souvent l’occasion de voir. C’est donc en remontant en forêt que nous avons d’abord pris notre déjeuner, accueillis à la Clausmatt, dont le nom provient de Saint-Nicolas et installée ici depuis le XVII^ème siècle. Cela avant de monter vers les ruines du Sylo, qui sont celles d’un béguinage du XIII^ème siècle. Restaient à découvrir deux ruines de châteaux. D’abord le Bilstein dont le principal intérêt aujourd’hui est la vue qu’il offre, puis le Reichenstein, ancien repaire de brigands détruit par les Habsbourg eux-mêmes. Il en reste une tour dont on espère qu’elle tiendra encore pour séduire les futures générations de randonneurs (bon ça suffit, là, les poètes !).