Lorsque nous avons laissé nos deux étranges cigognes reprendre leur migration, nous avons aussi quitté Hunspach à travers les champs et la forêt, pour nous rendre à Seebach, l’autre perle, peut-être moins connue, avec ses superbes maisons alsaciennes alignées le long de la rue principale ou de la rue de l’église. Toute la gamme était proposée : maison grandiose à trois niveaux, ou encore maisonnette discrète avec sa petite cour. Alors que le village semblait figé dans la torpeur de ce dimanche déjà estival, voilà que retentit à nouveau de la musique alsacienne, ponctuée de cris de joie, et que déboulèrent deux autochtones absolument pas discrètes, en tenue traditionnelle, et dansant dans la rue, suscitant l’enthousiasme des automobilistes de passage.
Nous soupçonnions le tournage d’un remake de Priscilla, le fameux film des années quatre-vingt-dix, ou encore des préparatifs de la sélection pour l’Eurovision 2023, nous avons éliminé l’hypothèse d’une évasion dans un asile psychiatrique car il n’y en a pas à proximité, alors nous nous sommes rendus à la sympathique évidence : c’était notre comité d’accueil pour la visite du village avec un pot avant la fin de la randonnée sous forme de dégustation de vins, de bretzels, de cakes variés, et incluant l’ambiance, pour montrer qu’on a le sens de l’accueil dans cette Outre-Forêt méconnue.
Les adieux avec nos deux alsaciennes, Jeanne-Lucienne et Christiane, furent déchirants, alors que nous reprenions notre marche pour regagner Riedseltz. En passant devant un autre vrai nid de cigognes, nous nous sommes demandé si tout cela n’avait été qu’un rêve mais finalement, personne n’a jamais réussi à photographier un rêve, alors… ça devait s’être produit.





































