La piste d’Efforts si Forts

En ce jour glorieux du 14 juillet, nous commémorions la prise de la Bastille et donc, nous aussi, avions décidé de nous attaquer à diverses fortifications. Notre vaillante armée cyclocypédiste (88 points au scrabble), composée de 5 pédaleurs et daleuses, s’est élancée sous une légère bruine, du parvis de la gare de Strasbourg.

Traversant la Meinau, nous avons atteint le début du Neuhof où nous avons admiré la maison natale de Pio Marmaï, charmant acteur alsacien. Longeant le Rhin Tortu et traversant la forêt du Neuhof, le peloton est arrivé au pied du pont Pflimlin.

Après une lutte acharnée dans l’ascension du pont pour l’attribution du maillot à petits pois nous avons passé la frontière et, longeant les bras du vieux Rhin (d’où les courbatures dans le bas de celui-ci), nous avons pris la direction du Fort Kirchbach à Kehl Sundheim dans lequel nous devions pique-niquer (surtout sans oublier le trait d’union !). Malheureusement, le site situé en pleine zone commerciale et dont il ne reste que des ruines suite à sa destruction en 1919 par les Français, était fermé ce jour-là.

Quelques coups de pédales plus tard (arrêtez ces ricanements déplaisants…), nous nous sommes installés sous des arbres en bordure d’un bucolique ruisseau pour une alcoolique collation. Nous nous étions dit, on va arroser notre fête nationale…. on n’a pas été déçu… pour être arrosé, ça l’a été !

Collation sous un orage violent et une pluie torrentielle mais un peu à l’abri du feuillage. La pluie terminée, nous avons repris notre contournement de Kehl et avons rejoint le centre-ville et la gare, envahis de Français en goguette. Continuant notre périple, côté alsacien, nous sommes arrivés dans la forêt de la Robertsau devant le château de Pourtalès qui est fort beau (ha, enfin un fort !). Cheminant sur la digue, nous avons trouvé le Fort Neu-Empert (oui 9, parce que à 10 ça grille), construit entre 1887 et 1889 mais fermé au public, en zone militaire.

La vaillante troupe, malgré quelques douleurs consécutuves au mode de déplacement (« mon Dieu, que ceci est finement évoqué » aurait dit la Comtesse Mélanie de Pourtalès) est arrivée à La Wantzenau, pointe Nord du Circuit des Forts.

Redescendant vers Strasbourg à travers les champs et forêts un peu méconnues des banlieues Nord, nous sommes passés à côté du Fort Ney, également fermé à la visite. Construit entre 1872 et 1874, il servait à contrôler l’axe vers Lauterbourg. Utilisé par les Nazis en 1943, il a abrité deux laboratoires de recherche secrets. Le premier sur l’étude du gaz phosgène et son antidote, le second, qui était l’Elektrotechnisches-Institut de la Lutwaffe, a construit le premier microscope électronique pour la firme Siemens.

Un peu plus loin nous nous sommes arrêtés devant le Chateau d’Angleterre (château, fort, c’est un peu pareil ?), à Bischheim, construit de 1749 à 1751, et qui est aujourd’hui un centre pour les adolescents en difficulté. Son surnom « d’Angleterre » tient à son constructeur, Robert Koenigsmann, qui accueillait, au début du XVII siècle, des exilés anglais.

Fin de notre périple de 55 km, après un dernier sprint, au centre-ville de Strasbourg, devant le glacier Toscani, pour réhydrater nos pauvres corps meurtris. Alsarando a donc, sur deux années, bouclé cette piste longue de 85 km et composée de 16 Forts en France et 3 en Allemagne, dont 4 sont visitables.

Maillot Jaune Alsarando

Maillot Jaune féminin pour Hélène

Maillot blanc à petit pois (et carotte) du meilleur grimpeur pour Benoît

Maillot blanc du meilleur jeune pour Joël

Maillot vert du meilleur sprinter (avec assistance électrique) pour Michael

Maillot rose pour son amour de l’Italie à Jean-Luc Jean-Luc (texte et photos)

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