De Munster au Hohrodberg

Clac-clac-clac… J’arrive à Munster et à peine extraite de la voiture (ce qu’est pas une mince affaire, je sais), clac-clac-clac… J’essaie de dire bonjour, faire la bise, clac-clac-clac… Je tente de savoir ce que je vais grimper aujourd’hui… clac-clac-clac… Mais c’est quoi ce boucan, nom d’une pipe ?

D’ailleurs l’autre jour je l’avais dans les mots fléchés, celle-là : « nom d’une pipe », en neuf lettres. T’as pensé à la même chose que moi mon canard ? Eh oui mais c’était pas ça. C’était « bouffarde », c’est pas ce qui me serait spontanément venu pour neuf caractères… Clac-clac-clac…, ça continue.

Renseignements pris, je venais de me faire claquetter dessus par les cigognes depuis leur nid sur les toits de Munster. Me suis dit que je l’avais échappée belle, j’aurais pu me faire faire autre chose dessus. On sait jamais, avec ces volatiles !

Nous entreprîmes la montée d’un pas résolu au travers de la forêt frémissante et de prairies accueillantes qui nous firent rapidement oublier le tapage ciconien ; nous redoutâmes d’être arrosés de pluie printanière après nous être fait claquetter dessus, et nous jouissîmes de superbes vues sur… Comment ça, pas juste ?  Ben si nous jouiss… ah bon, nous jouîmes ? Si tu le dis…. Remarque maintenant que j’y pense, je n’ai jamais jouissé. Bref, on a vachement apprécié les panoramas sur Munster et sur la crête, le Hohneck, le Falimont et toute la bande.

Déjeuner autour d’une cabane devenue bibliothèque en pleine forêt, qui contenait des livres et des DVD. Dont même un film de… comment je vais appeler ça ? Une œuvre cinématographique dont le motif principal est l’exposition des conséquences charnelles de la montée de sève printanière. On trouve de tout, en forêt ! On a laissé l’œuvre en question dans la cabane, je précise.

Une fois dans nos altitudes, on a traversé un bout de tranchées, signe que là-haut comme au Linge tout proche, c’était un charnier en 14/18. J’ai eu du mal à imaginer vu que la forêt a repoussé, que les oiseaux chantent, et que les promeneurs se promènent. Et pourtant le sol est une succession de cuvettes et de bosses. Obus et bombes ont façonné le paysage au prix de tant de vies…

Rando en balcon, descente par Hohrodberg, paysage très sympa, et encore un monument. Un avion britannique parti bombarder Münich s’est écrasé ici le 7 janvier 1945 suite à une collision avec un autre. Je ne sais pas s’ils volaient tous les deux à gauche, en tous les cas, le mémorial est composé d’un bout d’hélice, d’une jante, et de bouts de métal. Hommage original autant qu’émouvant à l’équipage.

Quelques gouttes, mais je suis passée au travers sans être mouillée (si, si,…), et ramassage des pièces en chocolat que notre animatrice avait disséminées le long du chemin, comme c’est presque Pâques ! A défaut de dépenser les deux euros, je les ai mangés et je passe encore entre les gouttes. Ouf.

Clac-clac-clac… Accueil à Munster par les mêmes énergumènes ailés. Clac-clac-clac, je grimpe sur le nid et leur passe un coup de techno pour voir ? Vaut mieux pas, ça finirait en prise de bec !

Karina-Iris (merci à Sofi pour sa contribution photos)

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