Oui, colle-moi dans un train, mets-moi à la fenêtre, laisse-moi écouter le sifflet du départ et fais-moi rêver. On va où ? Paris ? L’Espagne ? La plage ? La Côte ? Les châteaux de Bavière ? Copacabana (quoi que, en train…) ?
Mulhouse. Mulhouse ? Mulhouse ! Milhüsa !
On me l’avait jamais faite celle-là, mais allez je suis bonne joueuse, j’ai donc débarqué à Mulhouse ! Et quelques heures plus tard, j’en suis revenue enchantée. EN-CHAN-TÉE ! Sérieux ! Si vous avez deux minutes, je vous raconte.
Mulhouse fourmille de trésors : des usines reconverties en lieux de culture, des statues callipyges, des fresques murales, des trompe l’œil, la nature en ville, le plus haut gratte-ciel d’Alsace, un mec qui pue comme pas possible, une punition originale pour les commères, la naissance d’un réalisateur américain, des reflets inversés, une tour en métal et, Haut-Rhin oblige, un vignoble dans la ville !
Attardons-nous sur quelques-unes de ces curiosités. Forte de son passé industriel, Mulhouse a su mettre en valeur ses anciennes filatures et fonderies, voire les reconvertir en université. Et c’est ici que se dresse depuis 1972 la Tour de l’Europe, aux trois côtés orientés vers la France, la Suisse et l’Allemagne, la plus haute de la région avec cent mètres.
Puis ce sacré bonhomme, le Schweissdissi, moulé en Italie, montrait ses fesses à qui voulait les voir depuis 1906 Place de la Réunion, soit à l’évéché, soit à la mairie. Du coup, il a pudiquement été déménagé au Square du Tivoli en 1909. Je suis arrivée trop tard car depuis, ils ont planté une haie à l’arrière…
Avant de réaliser Ben Hur ou les Vacances Romaines, William Wyler a pris le temps de naître à Mulhouse en 1902 avant sa carrière à Hollywood et ses 40 Oscars. Et ici, on a le Rebberg, le quartier chic et ses maisons de maître, ses espaces verts, et le Parc Wallach, ainsi que nos 16 randonneurs du jour, avec une pause déjeuner dans un décor digne de n’importe quelle production californienne. Et voyez, je n’ai pas été mauvaise langue aujourd’hui car à Mulhouse dans le temps, la punition des commères était de devoir porter le Klapperstein, une grosse pierre, à travers toute la ville. Déjà qu’à mon sac-à-dos je préfère les sacs-cadeaux, hein, je me suis tenue à carreau !
Karina-Iris



















































