En 1973, Elton John chantait « Candle in the wind », en hommage à Marilyn, eh bien aujourd’hui, nous on visitait “Kandel in the mist », en souvenir d’une série télé allemande des années quatre-vingt. Au début, ça se présentait plutôt bien, on se disait qu’on allait emmener les parapluies, sait-on jamais. Temps agréable, quelques rayons de soleil et beaucoup de nuages, atmosphère humide mais personne n’aurait songé à s’en plaindre.
Nous voilà partis de Glottertal pour tomber très vite sur la Clinique de la Forêt-Noire, toujours en activité sous le nom de Thure von Uexküll-Klinik. Le nom de Schwarzwaldklinik s’affiche toujours au-dessus de l’entrée et pour cause : les fans sont nombreux à venir voir sur place ce bâtiment qui a servi de décor à la série télé allemande éponyme, entre 1985 et 1989. La série a même été qualifiée par certains de « Dallas allemand » ! Pour nous, une photo de groupe et c’était déjà reparti en montée, plus ou moins ardue selon les endroits, et pour trois heures, en passant par un calvaire et surtout la Thomas-Hütte, baptisée ainsi en hommage à M. Ludwig Thomas, président du Schwarzwaldverein (équivalent du Club Vosgien) à la fin du 19ème siècle. L’endroit idéal pour déjeuner, avec une vue sur la vallée et les sommets environnants. Enfin du moins s’il n’y avait pas eu la brume (le « mist » du titre) qui se contentait de nous dévoiler de temps en temps une zone verte, prairie, forêt, vallée de Glottertal. Qu’importe, l’air était agréable.
Encore un effort et nous voici dans la grande prairie sommitale du Kandel, à 1241 mètres d’altitude. Magnifique vue sur la prairie, les sapins qui l’entourent et plus loin, sur la même brume. Les allemands ayant surélevé le sommet à 1243 mètres grâce à un petit kiosque, nous en avons profité pour nous y reposer, en espérant un rayon de soleil qui de temps en temps illuminait une zone ou l’autre, tel un projecteur de théâtre. C’est là qu’on se l’est promis : un jour on reviendra au Kandel et il fera beau ! Déjà cette fois, il ne pleuvait pas, c’était un progrès.
Tout près se trouve aussi la chapelle rose Sankt-Pius et ses jolis vitraux contemporains, posée là en 1958. Enfin un peu de couleur dans la brume ! La descente démarre ici. Une plongée de 900 mètres à travers la forêt et les prés, entre des fermes et des pâturages, et de nombreux totems trilingues donnant des informations sur divers sujets tels que la vie à la ferme, des légendes locales, ou encore les vaches. Tout en-bas, on est tombés sur un nouveau concept : une chapelle de poche, que nous avons baptisée la « six places », toute petite et mignonne avec ses colombages et ses trois bancs. En longeant le ruisseau Glotter jusqu’à Glottertal, on la sentait venir et comme il se doit, elle a fini par nous tomber dessus, oui la pluie, cinq minutes avant de retrouver nos voitures. Une seule solution pour surmonter l’épreuve : se réfugier dans une pâtisserie pour déguster la fameuse forêt-noire, ou alors un chausson aux pommes, bref de faire honneur à cette tradition qui s’appelle le « Kaffee Kuchen ».








































